Dans le golfe du Mexique, les dangers de milliers de puits de pétrole et de gaz inactifs

Aux États-Unis, rien que dans le golfe du Mexique, 82 000 puits de pétrole et de gaz ont été forés. L’analyse des données les concernant, recueillies par une équipe de chercheurs auprès du Bureau américain de la sécurité et de l’environnement, permet de faire la lumière sur leur état.

“Si la plupart des puits ont été colmatés avant d’être abandonnés [comme le prévoit la loi], plus de 14 000 n’ont pas été refermés alors qu’ils sont inactifs depuis au moins cinq ans. Les puits laissés autant de temps inexploités ne sont généralement pas remis en production”, écrit New Scientist. Or, s’ils ne sont pas rebouchés, ces puits peuvent être à l’origine de fuites d’hydrocarbures dommageables pour l’environnement.

“Le pétrole qui s’échappe des puits, en particulier ceux les plus proches du rivage, pourrait nuire aux écosystèmes marins”, détaille l’hebdomadaire britannique. En outre, les puits situés dans les eaux peu profondes peuvent également laisser échapper du méthane, qui risque ensuite d’atteindre l’atmosphère, contribuant encore à l’effet de serre.

Trente milliards de dollars pour les colmater

Dans leur étude parue le 8 mai dans Nature Energy, les chercheurs estiment à 30 milliards de dollars le coût du colmatage de ces 14 000 puits inactifs. Mais si l’on se concentre uniquement sur les puits les plus nocifs pour l’environnement, les plus proches de la côte – qui représentent 90 % des puits inactifs –, ce coût n’est plus que de 7 milliards de dollars. Reste que pour David Pettit, du Conseil national de défense des ressources, “il n’y a aucune chance” que chaque puits soit bouché. Selon lui, “il n’y a pas assez d’intérêts administratifs ni d’argent”.

Ce serait à l’État de prendre en charge le coût du colmatage des puits “orphelins” situés dans les eaux de l’État. En revanche, pour ceux situés plus au large, dans les eaux fédérales, il incombe aux compagnies pétrolières qui les ont forés de les reboucher. Les chercheurs ajoutent d’ailleurs que 88 % des puits non encore colmatés dans ces eaux ont été exploités, à un moment donné, par une “supermajor”, un des géants du secteur (Chevron, Shell, ExxonMobil, ConocoPhillips, BP, TotalEnergies et Eni). Il s’agit donc d’entreprises “financièrement stables”, notent-ils, qui ont les moyens de payer les coûts des colmatages…

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