Golf dans les Pyrénées-Orientales : Christophe Béchu dit être « forcé » d’autoriser sa construction

Le ministre de de la Transition écologique, ce mercredi 22 mai à Canet-en-Roussillon, a expliqué le gouvernement était « forcé » d’autoriser le projet décrié d’un golf près de Perpignan.
capture d’écran X compte du ministère de la Transition écologique Le ministre de de la Transition écologique, ce mercredi 22 mai à Canet-en-Roussillon, a expliqué le gouvernement était « forcé » d’autoriser le projet décrié d’un golf près de Perpignan.

ENVIRONNEMENT - « Ce n’est pas de golf dont on manque dans le pays catalan, c’est plutôt d’eau ». Le ministre de la Transition écologique a dénoncé l’« anachronisme » d’un projet de golf à Villeneuve-de-la-Raho, à quelques kilomètres de Perpignan, dans une interview donnée ce mercredi 22 mai auprès de nos confrères de France Bleu.

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Mais tout en condamnant sa construction dans un département qui souffre d’une grave sécheresse depuis 2022, Christophe Béchu a déclaré que le gouvernement était « forcé » par la justice d’autoriser ce projet. Rappelant qu’à l’origine « l’État était opposé à ce projet », Christophe Béchu explique de fait à nos confrères « qu’une décision de justice a forcé à la délivrance des autorisations » de construction.

Il écarte donc les doléances des opposants qui souhaitaient que le ministre annule l’arrêté préfectoral qui autorise les travaux de ce complexe qui doit s’étendre sur plus de 160 hectares, avec un hôtel et 600 logements.

Un golf « 100 % autosuffisant » ?

Le ministre, qui présentait ce mercredi matin son plan de résilience pour l’eau à Canet-en-Roussillon, assure en revanche que le gouvernement peut « bloquer la mise en service » du golf. Pour ce faire, Christophe Béchu compte poser des conditions avant son ouverture : « il est hors de question que ce golf, s’il doit voir le jour, prélève le moindre mètre cube d’eau potable ou d’eau brute (c’est-à-dire d’origine naturelle mais non potabilisée ndlr) », a-t-il annoncé à L’Indépendant.

« Il faudrait qu’il soit 100 % autosuffisant en se contentant d’utiliser les eaux usées des maisons, des appartements qui seront construits à proximité », a-t-il ajouté. Un argument déjà martelé depuis 20 ans par la maire de Villeneuve-de-la-Raho, Jacqueline Irles, mais démonté par l’urbaniste David Giband au HuffPost : « On sait très bien que l’utilisation des eaux grises ne va pas suffire. On n’utilise pas 100 % des eaux grises pour arroser un golf, car les normes d’hygiène ne le permettent pas », expliquait-il en mars dernier.

Outre ce complexe golfique, une centaine de chercheurs de l’université de Perpignan appelait, dans une tribune fin février, l’État à mettre un coup d’arrêt à tous les investissements gourmands en eau dans les Pyrénées-Orientales, dont un projet de complexe hôtelier haut de gamme, dans la commune du Barcarès, au nord de Perpignan. Mais le gouvernement ne s’est jusqu’ici jamais mouillé pour répondre aux craintes des scientifiques.

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