Le goût du vin se débride : de curieux assemblages

Le blouge incarne cette recherche d'un vin léger, sans prétention. Il échappe à toute règle, ajoutant du blanc au rouge ou vice-versa.  - Credit:Valentyn Volkov / Alamy / Abaca
Le blouge incarne cette recherche d'un vin léger, sans prétention. Il échappe à toute règle, ajoutant du blanc au rouge ou vice-versa. - Credit:Valentyn Volkov / Alamy / Abaca

À l'aube du XXIe siècle, la vigne et le vin connaissent de nouveaux bouleversements. Le modèle assis depuis les années 1930, tendant vers des vins plus qualitatifs, autour de terroirs et de cépages strictement sélectionnés, s'effrite. De curieux assemblages, nouveau vocabulaire à l'appui, avec les « blouges », la « vière » et des chais nés en ville, brassent cépages, couleurs, régions et associations surprenantes de boissons. Dans ce foisonnement d'idées, la vigne n'est pas en reste. Les cépages y font de la résistance (aux maladies) avec de vieux hybrides, des interdits ressurgis, de nouvelles variétés issues de la recherche génétique.

Ce double mouvement dénote des préoccupations majeures. La recherche de nouveaux débouchés économiques, les impératifs liés au changement climatique, des pratiques soucieuses de moins traiter la vigne par la chimie et la reconquête d'une consommation en berne (moins 70 % en 60 ans) s'amalgament. Sous ces formes émergentes, une recomposition en cours du vignoble français questionne la notion même de terroir. Souvent initiés dans la sphère des vins biologiques, biodynamiques et nature, des assemblages surprenants sortent des sentiers conventionnels. Ils proposent des vins légers et frais, en réponse aux changements climatiques. Ils offrent de nouveaux goûts, luttant contre une lassitude des consommateurs face à l'homogénéisation de vins nivelés par la technique.

À LIRE AUSSI Le vin à la recherche de nouveaux débouchés

Blanc sur [...] Lire la suite