Glucksmann empêché de manifester: la classe politique réagit à l'expulsion du candidat d'un cortège
Un candidat de la gauche écarté d'un rassemblement lors de la fête du Travail. Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste et de Place publique pour les élections européennes de juin, s'est vu empêcher de participer à une manifestation à Saint-Étienne ce mercredi 1er mai. Le candidat, hué et visé par des jets d'œufs et de la peinture, a renoncé avec son entourage à rejoindre le cortège. Une scène qui a fait réagir la classe politique.
Gabriel Attal appelle au "respect de l'intégrité"
Gabriel Attal, en déplacement ce mercredi dans le Loiret et apprenant cette évacuation par voie de presse, a assuré qu'il se "dressera toujours contre toute forme de violence en politique".
"La politique ça peut parfois être un combat au sens noble du terme mais ça doit toujours de faire dans le respect de l'intégrité des personnes", a ajouté le Premier ministre.
Valérie Hayer, la tête de liste de la majorité présidentielle, s'est pour l'heure contentée de repartager sur les réseaux sociaux la réaction du chef du gouvernement.
Marie Toussaint, la tête de liste des écologistes pour les européennes, déclare sur X "condamner fermement les agissements d'une poignée d'excités qui ne peuvent se prévaloir d'aucune cause pour exclure Raphaël Glucksmann d'un cortège".
"Le climat de violence qui se développe dans notre pays est insupportable et j'appelle chacune et chacun à garder le contrôle de ses nerfs", écrit-elle encore.
Mélenchon lui reproche d'"accuser" LFI
Du côté de la France insoumise, l'eurodéputée et tête de liste Manon Aubry "déplore" que Raphaël Glucksmann ait été "empêché" de manifester et "réprouve ces méthodes qui ne sont pas les nôtres".
Jean-Luc Mélenchon, lui, se montre plus nuancé. Il a dans un premier temps jugé sur X que "tous ceux qui veulent faire allégeance à la lutte des travailleurs pour leurs droits ont leur place le 1er mai" mais qu'"il suffit de s'écarter d'eux s'ils nous déplaisent. Cette action fournit une diversion médiatique contre le 1er mai et un rôle de victime à Glucksmann".
Une position réaffirmée plus tard lors du rassemblement de La France insoumise place de la République à Paris. S'il réaffirme n'être "pas d'accord" avec l'expulsion du candidat PS-Place publique de la manifestation stéphanoise, le leader des Insoumis estime qu'"il aurait dû réfléchir avant de parler et d'accuser La France insoumise". Jean-Luc Mélenchon a enfin déploré "les indignations à géométrie variable" alors que La France insoumise dénonce une action mardi soir pour tenter d'empêcher la tenue d'une réunion de campagne à Bezons (Val-d'Oise).
Interrogé après son départ du cortège, Raphaël Glucksmann a en effet confié "ne pas connaître personnellement" les manifestants qui l'ont forcé à quitter la manifestation "mais ce qui est sûr c'est qu'il y avait des drapeaux de partis politiques, des drapeaux de Révolution permanente et de la France insoumise".
"C'est leur conception du débat démocratique, ce n'est pas la nôtre", a-t-il ajouté.
"Regrettable" pour Jordan Bardella
François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains pour les élections européennes, considère que l'extrême-gauche "n'a rien appris de son histoire: il ne lui manque que le pouvoir pour retrouver la folie totalitaire".
"Chaque jour montre combien la NUPES aura été une faute pour ceux qui se sont rangés derrière elle. Aucun désaccord ne justifie la violence", conclut l'eurodéputé, apportant son "soutien" à son confrère socialiste.
La tête de liste du Rassemblement national Jordan Bardella a trouvé cet incident "regrettable pour la liberté de manifester".
"Il est aujourd'hui isolé dans un paysage politique à gauche violent, radical, intolérant qui réfute même le principe de la démocratie qui fait que quand on est considéré comme trop modéré aujourd'hui à gauche, on n'a même pas sa place dans les cortèges", a ajouté le président du RN, dénonçant les "machines à chaos" que représentent selon lui l'extrême gauche et Jean-Luc Mélenchon.