Gloria Trevi, splendeur et déchéance d'une «Madonna mexicaine»

La vraie Gloria Trevi, en concert en octobre 2009 à Monterrey (nord du Mexique), sa ville d'origine. Dans le film, la chanteuse est interprétée par Sofia Espinosa.

Le biopic consacré à la diva, adulée puis traînée dans la boue, est une pépite rare proposée par le festival Viva Mexico, en région parisienne puis en province.

La rocambolesque histoire de Gloria Trevi a tenu en haleine le Mexique pendant plus d’une décennie, entre 1992 et 2004, de son ascension vers la gloire à sa brutale descente aux enfers, avec à la clé cinq ans de prison. Le Village Voice de New York l’avait étiquetée «the Mexican Madonna», mais la vie de Louise Ciccone apparaît singulièrement lisse et sage comparée au destin meurtri de Gloria de los Ángeles Treviño Ruiz, si mélodramatique qu’il était naturel que le cinéma s’en empare un jour. Présenté en première française par le festival Viva Mexico (1), le biopic Gloria, réalisé par l’Helvéto-Mexicain Christian Keller, aurait pu n’être qu’une bluette sans autre ambition que plaire au fan club conquis d’avance. C’est au contraire un intense moment de cinéma, qui emmène le spectateur sur des montagnes russes émotionnelles. Et tant mieux s’il ne connaît rien des incroyables rebondissements de l’affaire: il les prendra en pleine face avec une force décuplée.

Comment la chanteuse idole de dizaines de millions d’admirateurs peut-elle se retrouver du jour au lendemain accusée de diriger un réseau d’exploitation sexuelle? Pour traduire en français: comment Mylène Farmer peut-elle se transformer en Florence Cassez? Gloria la diva est indissociable de Sergio Andrade, son découvreur, producteur, manager et amant. Lors d’un casting de chanteuses, il découvre une gamine de 16 ans à la forte personnalité et au talent de compositrice prometteur. Andrade prétend former un girl’s band, mais il aspire surtout à assouvir son penchant pour les très jeunes filles. Et si le groupe ne décolle jamais, Gloria Trevi s’impose vite en solo avec son insolence et ses provocations qui horrifient le Mexique catholique et bien pensant. Grâce aussi à des tubes pop d’excellente facture, elle devient le modèle de toutes les gamines du pays. (...)

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