Gironde, Aveyron, Charente... le point sur les incendies en France

Firefighters light fires in Mostuejouls, southern France, on August 9, 2022,  as a prophylactic measure aimed at slowing the advance of a fire underway in the
VALENTINE CHAPUIS / AFP Firefighters light fires in Mostuejouls, southern France, on August 9, 2022, as a prophylactic measure aimed at slowing the advance of a fire underway in the "Grands Causses natural park". (Photo by Valentine CHAPUIS / AFP)

VALENTINE CHAPUIS / AFP

Des pompirers à Mostuejouls luttent contre le feu du parc des Grands Causses.

INCENDIES - La Gironde est encore en proie aux incendies. Au moins 320 hectares de pins ont été détruits ce mardi 9 août dans le sud du département, à cause de plusieurs reprises de feu du gigantesque incendie de Landiras en juillet, qui a avalé près de 14,000 ha de forêt. Ce feu n’est toujours pas maîtrisé à ce jour.

Trois quartiers et quatre lotissements de la commune d’Hostens (1 300 habitants), à la frontière avec les Landes, ont été évacués, a annoncé sur son compte Facebook la municipalité qui a ouvert un PC de sécurité à la salle des fêtes.

Selon le conseiller municipal Pascal Bizzari, quelque 500 personnes « au maximum » ont quitté leurs domiciles pour aller, pour la plupart, chez des proches. « À la faveur de conditions météorologiques défavorables, des reprises de feu sont observées à proximité de Landiras » sur les secteurs de « Cabanac, Hostens, Saint-Magne », a indiqué dans un tweet la préfecture de la Gironde.

Plus de 300 hectares brûlés

Selon un premier bilan transmis par le Service Départemental d’Incendie et de Secours (Sdis), ces reprises de feu ont brûlé « 300 ha (de pins) à Saint-Magne » et « 20 ha à Cabanac », près de Landiras. « Ce sont des points chauds qui se sont réactivés en début d’après-midi, aux heures les plus chaudes de la journée », a expliqué le Service Départemental d’Incendie et de Secours (Sdis) à l’AFP, décrivant un « feu assez rapide » et une situation « plutôt défavorable » en raison des vents chauds de sud-est.

« On voit une fumée très noire, à 2 ou 3 km du village », a ajouté le conseiller municipal d’Hostens selon qui « de gros moyens terrestres » ont été mis en œuvre par les pompiers, sans plus de précisions.

« La lutte est également engagée sur Sainte-Hélène dans le Médoc, où un départ de feu a été signalé en début d’après-midi », brûlant 15 ha, a précisé par ailleurs le compte Facebook des pompiers de la Gironde.

700 hectares partis en fumée dans l’Aveyron

Autre incendie d’ampleur dans l’Aveyron, où deux villages et 3 000 campeurs ont dû être évacués ce mardi par précaution. 700 hectares de végétation ont brûlé, mais le feu a cessé de progresser sans pour autant être maîtrisé. L’évolution de l’incendie restait incertaine en raison du vent. Une partie du feu, situé sur des barres rocheuses, était toujours inaccessible aux pompiers.

« On est à quelques kilomètres de l’incendie mais on a évacué à cause des fumées toxiques », a relaté à l’AFP le gérant du camping de l’auberge à Mostuéjouls, Nicolas Bouviala, dont 200 clients ont été mis à l’abri à titre préventif. « La préfecture a appelé et a dit : ’il faut commencer à évacuer le camping doucement’. Une demi-heure après il n’y avait plus personne », a-t-il expliqué.

Les autorités ont ordonné l’évacuation de tout le village perché de Mostuéjouls, situé en contrebas du causse de Sauveterre, dans les gorges du Tarn, non loin de la forêt de résineux en proie aux flammes, en plein Parc naturel régional des Grands Causses. Ce parc fait partie d’une zone plus large, les Causses et Cévennes, inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco.

Darmanin sur place mercredi, deux pompiers blessés

Mardi en fin de journée, la préfecture de l’Aveyron a averti que les personnes évacuées ne pouvaient pas retourner chez elles ou dans leurs hébergements de vacances. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé sur Twitter se rendre sur place mercredi « pour faire un point sur l’incendie en cours, qui touche également la Lozère, et apporter mon soutien aux femmes et aux hommes qui luttent contre les flammes ».

Les pompiers, jusqu’à 600 au plus fort de la mobilisation, estiment qu’il leur faudra encore trois jours pour éteindre le feu. Deux d’entre eux ont été légèrement blessés. La Sécurité civile a appuyé l’effort des pompiers avec des bulldozers, afin de constituer des pare-feu, et deux hélicoptères bombardiers d’eau, permettant de procéder à des largages plus précis que les avions.

Le feu a démarré sur le plateau de Sauveterre à cause d’un engin agricole dont un élément métallique a raclé le goudron très chaud de la route, provoquant des étincelles. Dans un contexte de grande sécheresse, une partie d’une départementale près du Massegros, à 60 kilomètres à l’est de Rodez, s’est embrasée, selon les pompiers. L’agriculteur conduisant le tracteur a lui-même appelé les secours, avant d’utiliser l’eau de sa citerne pour lutter contre les flammes, et d’appeler plusieurs agriculteurs à la rescousse.

Deux départs de feu dans le Maine-et-Loire

Toujours dans l’Ouest, l’incendie qui a débuté lundi dans la forêt de Pugle, dans le Maine-et-Loire, a déjà brûlé 620 hectares et 500 sont encore menacés, selon la préfecture et les pompiers.

Deux départs de feu à Saint-Quentin et Saint-Martin, soit à 15 km de l’épicentre de l’incendie à Clefs-Val d’Anjou, ont été rapportés à l’AFP par des habitants, qui craignaient que les flammes ne s’étendent à cause du vent. Selon le compte Twitter de la préfecture, « 317 hommes sont engagés et 107 véhicules » sont mobilisés sur la vingtaine de points sensibles concernés.

De son côté la sous-préfète du Maine-et-Loire Anny Pietri a précisé à l’AFP que les pompiers en intervention proviennent de neuf départements et qu’ils allaient de nouveau recourir à « des moyens aériens ». Un nouveau porteur d’eau devrait intervenir dans l’après-midi. Certains agriculteurs ont apporté leur aide en acheminant de l’eau aux abords de la zone à l’aide de « tracteurs citernes ».

Plus tôt, la préfecture avait évoqué sur sa page Twitter qu’« un Dash », un bombardier d’eau, avait « été mis en œuvre dans la soirée » et serait « à nouveau déployé dans la matinée ». Le contrôleur général du SDIS de Maine-et-Loire Jean-Philippe Rivière a affirmé que « tous les points sensibles sont tenus » mais que le feu « continue sa progression vers le sud ».

Une vingtaine de personnes ont également été évacuées, dont la plupart résidaient dans un centre d’hébergement pour personnes handicapées, selon la sous-préfecture. 500 hectares sont toujours menacés de partir en fumée. Le parquet évoquait précédemment une cinquantaine de personnes évacuées.

La Charente, la Drôme et l’Isère aussi touchés

En Charente, un incendie s’est déclaré lundi soir. Il a détruit 143 hectares essentiellement de pins résineux, ont indiqué les pompiers ce mardi soir et « n’évolue pas », a indiqué le Codis 16 à propos d’un incendie sur la commune de Boisbreteau, limitrophe avec la Charente-Maritime. Quelque 150 pompiers se trouvaient toujours sur place. Mardi matin, près de 30 personnes avaient été évacuées selon la préfecture. Plus de 220 pompiers étaient alors mobilisés.

Dans la Drôme, un feu de forêt et de végétation qui s’est déclaré vendredi soir a ravagé depuis 180 hectares et blessé trois pompiers. En Isère, le feu a ravagé une centaine d’hectares dans une zone montagneuse et non habitée non loin des communes de Voreppe et La Sure-en-Chartreuse.

Avec déjà plus de 47 000 hectares brûlés depuis le début de l’année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, selon le Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.

À voir également aussi sur le Huffpost : Ses TikToks devant les incendies n’ont pas du tout fait rire les Espagnols

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