Yahoo Actualités Gilles Lellouche : "BAC Nord n’est pas un film pro ou anti-flics" (France 2)
Vous aviez un peu délaissé le genre pour, disiez-vous, ne pas vous laisser enfermer… Pourquoi cette « rechute » ?
Gilles Lellouche : On y revient toujours ! Désormais, mes choix sont déterminés par l’histoire, plus que par le genre : le scénario dicte sa loi. Je l’ai trouvé très fort et original dans sa forme. C’est rare, un film qui évite les clichés, refuse le manichéisme et réussit le spectaculaire comme l’intime.
Si je vous dis qu’il s’inscrit dans la veine engagée des Misérables, de Ladj Ly, est-ce justice ?
Bien sûr. Ce que j’aime, comme dans Les Misérables, c’est que ce n’est pas un film pro ou anti-flics. BAC Nord essaie d’être objectif et refuse les dialectiques binaires. Tous les flics ne sont pas des salauds, tous les jeunes de banlieue ne sont pas des racailles : il faudrait renouer le dialogue.
Si vous deviez définir le personnage que vous incarnez…
C’est un type en quête de sens. Il a tout dédié à son travail, il n’a pas de vie familiale, ni sociale. Il ne sait plus pourquoi il est flic.
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À propos de quête de sens : cette dimension est-elle plus présente aujourd’hui dans vos choix ?
Oui, parce que le temps est précieux. Si je peux désormais allier l’utile à l’agréable, c’est mon ambition. Ce n’est pas une fin en soi, mais j’aime qu’en filigrane, il y ait quelque chose de puissant. Je ne veux plus de rôles que tu enfiles comme des pantoufles.
Percevez-vous un avant et un après Le Grand Bain, votre première réalisation en solo, saluée par la critique et le public ?
Clairement. Dans les rôles que l’on me propose et dans la façon dont les gens me perçoivent. Le Grand Bain reflétait mon monde, mes idées, et j’ai eu la chance de jouer dans Pupille, de Jeanne Herry, qui m’a offert un rôle proche de ma sensibilité. Les choses ont bougé aussi parce que cette reconnaissance m’a donné du courage. Le courage de m’affirmer dans ce que je suis fondamentalement et d’arrêter de me cacher.
BAC Nord : dimanche 3 septembre à 21h10 sur France 2
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