Gilets jaunes : une saison 2, entre déception et ténacité

Alors que le premier anniversaire du début du mouvement des Gilets Jaunes, le 17 novembre, a lieu ce week-end, des figures de la mobilisation dressent pour Paris Match leur bilan.

«Un an de gilets jaunes, ça a été dix kilos en moins, un œil de perdu mais des copains en plus», résume Jérôme Rodrigues, grièvement blessé par un tir de LBD. Et l’ex-commercial d’ajouter : «Dans l’absolu, le mouvement n’a pas gagné grand-chose, mais il a permis d’éveiller les consciences et de rendre visible l’invisible. »

A l’heure du bilan, Fabrice Grimal, chef d’entreprise, rappelle comment la mobilisation, «pacifiste et pré-insurrectionnelle au début, est devenue un mouvement de fond». Mais la mobilisation n’a fait que décroître, surtout depuis les violences et les scènes de casse de mars sur les Champs-Elysées. Ils sont passés de 280 000 manifestants en novembre 2018 à quelques milliers pour l’acte 52 le week-end dernier. Le soutien populaire a reculé : alors que plus de 80% des Français soutenaient le mouvement il y a un an, ils ne sont plus que 47% aujourd’hui d’après un récent sondage Elabe-BFM.

Vidéo : Gilets jaunes, un an de mobilisation

Leur regret? Ne pas avoir réussi à faire émerger des représentants

Selon le ministère de l’Intérieur, il y a eu 1 944 blessés du côté des forces de l’ordre et 2 495 du côté des gilets jaunes. Parmi eux, 24 ont été éborgnés et 5 ont eu la main arrachée. « Cela a effrayé les gens... » reconnaît Fabrice Grimal. Les leaders sont restés sous étroite surveillance policière. Ce 9 novembre, pour être restés dix minutes sur les Champs-Elysées pour leur rendez-vous avec l’équipe de Match, sans même avoir sorti leur chasuble jaune, deux d’entre eux ont écopé d’une amende de 135 euros.

Ces figures de la mobilisation ont, bien sûr, des regrets. Comme l’incapacité à faire émerger des représentants. «Ça a été une force avant de devenir un problème, car nous n’avons pas été en mesure de(...)


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