Gilets Jaunes : l’exécutif cherche la bretelle de sortie

Paris, 17 novembre 2018. Avenue des Champs-Elysées. Manifestation de protestation des gilets jaunes. COMMANDE N° 2018-1531

Les «mesures d’accompagnement» écologiques annoncées par le gouvernement n’ont pas suffi à désamorcer la colère sociale qui s’est exprimée ce week-end, et sur laquelle les oppositions comptent bien capitaliser.

«Ecouter» sans céder. «Comprendre» sans reculer. «Etre attentif», mais «maintenir le cap». Au lendemain de la mobilisation des «gilets jaunes» contre la hausse des taxes sur le carburant, le gouvernement a épuisé dimanche le répertoire des refus polis. Opposant ces formules convenues à un mouvement décidément hors-cadre, dans sa forme comme dans le bilan humain de sa première apparition : une morte et plus de 400 blessés, dont 14 graves, selon le ministère de l’Intérieur, qui a dénombré 287 710 participants sur 2 034 sites (lire page 4). Certains blocages se poursuivaient dimanche.

Deux fois supérieure à celle des manifestations du 1er Mai, cette affluence n’a pas empêché le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, d’évoquer dimanche une «mobilisation importante, mais pas massive». Autre argument de l’exécutif : la colère des gilets jaunes viserait autant, et peut-être plus, les précédents gouvernements que celui d’Emmanuel Macron. «L’expression d’hier ne sanctionne pas les derniers mois, mais des années de sentiments d’oubli», estime un ministre. Même si, dans un sondage Ifop publié dimanche dans le JDD, Emmanuel Macron comme Edouard Philippe sont au plus bas, avec des taux de popularité respectifs de 25 % et 34 %.

Indécrottables

Au fond, ont tenté de faire valoir les plus hardis représentants de l’exécutif, les manifestants du 17 novembre auraient exprimé vis-à-vis du gouvernement non pas un rejet, mais une simple «impatience». Adhérant sans le savoir au projet présidentiel puisque, selon les mots du député LREM et futur patron du parti Stanislas Guerini, «toute notre politique est pensée pour eux». Y compris l’augmentation des prix de l’essence, censée sauver les plus indécrottables rouleurs du «piège du tout-voiture» dénoncé dans le Parisien (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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