Gilets jaunes: Erdogan inquiet par le recours "disproportionné" à la force en France

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit samedi inquiet par le recours "disproportionné" à la force contre les manifestants à Paris tout en condamnant le "chaos" provoqué par les contestataires. /Photo prise le 1er décembre 2018/REUTERS/Andres Stapff

ISTANBUL (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit samedi inquiet par le recours "disproportionné" à la force contre les manifestants à Paris tout en condamnant le "chaos" provoqué par les contestataires.

"Rappelons-le: nous sommes à la fois contre le chaos provoqué par des manifestants et contre la violence disproportionnée exercée contre eux", a-t-il dit lors d'un discours prononcé à Istanbul, ajoutant que les images en provenance de Paris "démontrent que l'Europe a raté son examen de démocratie, de droits de l'homme et de libertés".

Erdogan a également reproché aux Européens d'avoir gardé le silence lors de la tentative de coup d'Etat de juillet 2016 qui a fait 250 morts en Turquie et de ne pas avoir tenu compte des avertissements d'Ankara.

"Vous voyez dans quel état se trouvent aujourd'hui ceux qui sont restés silencieux contre les individus qui ont tenté de noyer les rues de notre pays dans le sang", a-t-il dit.

"Les rues de nombreuses villes européennes, en particulier Paris, sont désormais en effervescence", a ajouté le président turc, évoquant les images de voitures incendiées et de magasins pillés et mettant en avant "les interventions des forces de l'ordre contre les manifestants dans la plus violente des manières".

"Nous voyons ce que fait la police de ceux qui disaient que notre police était cruelle, qui raillaient notre police", a-t-il dit, soulignant qu'il suivait "avec inquiétude" les événements en cours en Europe.

Le dirigeant turc a par ailleurs estimé que "les sympathisants de l'organisation terroriste séparatiste (ndlr, le Parti des travailleurs du Kurdistan), dont nous avons prévenu pendant des années (les Européens) qu'ils ne devaient pas les protéger et les soutenir, sont désormais parmi les principaux coupables de ce chaos".

"A chacune de nos rencontres, nous leur avons dit que le terrorisme est comme un serpent qui finira par vous mordre un jour ou l'autre. Avoir raison ne nous fait pas plaisir, mais c'est une réalité."

(Tuvan Gurumkcu; Henri-Pierre André pour le service français)