Les gilets jaunes, étouffés par la gangrène antisémite

Très mobilisés, les adeptes d’Alain Soral ou de Dieudonné sont de plus en plus présents dans les défilés, au grand dam des manifestants défendant leur pouvoir d’achat.

Antisémite, le mouvement des gilets jaunes ? Plutôt gangrené par des militants antisémites, propageant leurs idées à la faveur des défilés chaque week-end depuis trois mois. Bien qu’il soit né de revendications sociales et qu’il regroupe des manifestants n’arrivant pas à boucler leurs fins de mois, chaque samedi a été l’occasion d’actes graves ciblant la communauté juive. Sans que l’on puisse les attribuer aux gilets jaunes en général, mais sans qu’on puisse non plus les attribuer à d’autres. Parce que «le fait que l’horizontalité prime, que le mouvement n’ait ni cortège constitué ni service d’ordre est une porte ouverte à tout le monde, explique le politologue Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités de la Fondation Jean-Jaurès. Cela comprend des groupuscules qui, s’ils ne se montraient pas dans les manifestations, resteraient totalement inconnus.»

Les quenelles du Sacré-Cœur

Quand il y a des manifestations massives et régulières à Paris, «ces gens-là sautent sur l’occasion». Avant l’agression d’Alain Finkielkraut samedi aux cris de «barre-toi, sale sioniste de merde. Rentre chez toi en Israël», l’antisémitisme dans les cortèges, cela a donné ces cinq hommes vus au croisement de deux artères parisiennes le 24 novembre chantant «Manu, la sens-tu, qui se glisse dans ton cul, la quenelle ?», un geste subversif inventé par le polémiste antisémite Dieudonné. Le premier de la bande enchaînera deux saluts nazis.

C’est la présence, ce jour-là dans le cortège, du militant négationniste Hervé Ryssen, un adorateur de Robert Faurisson. Ou celle, la semaine suivante, d’Yvan Benedetti, ancien du Front national (aujourd’hui Rassemblement national). L’homme dirige le Parti nationaliste français, qui s’est ouvertement déclaré par le passé «antisioniste, antisémite, antijuif».

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