Ghouta orientale : les indices d'une attaque chimique

Le bilan ne cesse de s'alourdir, après l'attaque présumée à l'arme chimique du régime syrien qui a visé la ville de Douma ce samedi. L'opération, menée contre la dernière poche rebelle tenue par le groupe Jaich al-Islam, aurait fait plus de 70 morts, selon l'association médicale syro-américaine (Syrian Medical American Society). Damas nie toute implication, mais les cas d'intoxication laissent peu de place au doute, selon un ex-inspecteur de l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC). "C'est malheureusement récurrent", explique Jerry Smith, ancien inspecteur de l'OIAC. "Il y a un an, au cours du même mois, nous avons assisté à l'attaque de Khan Sheikoun, et voici à nouveau ce qui ressemble à un événement qui aurait causé de nombreuses victimes.... C'est ce que j'en conclue, d'après les vidéos que j'ai vues : les gens ne semblent pas souffrir de blessures traumatiques, mais clairement d'intoxication, qui empoisonne et engendre la mort". Depuis vendredi, les forces gouvernementales syriennes ont repris l'offensive menée contre l'enclave située aux portes de Damas. Ces raids aériens auraient causé plusieurs dizaines de morts parmi les civils, selon l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme. Ce dimanche, l'armée syrienne a publié une vidéo montrant des troupes qui avancent en direction de Douma. Elle présente des unités qui auraient renforcé leurs positions à Rihan , et se déplaceraient sur la route qui mène l'hôpital Ibn Sina, dans la région d'Adra, près de Douma. D'après l'agence officielle Sana, et des négociateurs locaux, Damas serait parvenu ce dimanche à un accord avec Jaich al-Islam : il prévoit l'évacuation des derniers combattants, en échange de la libération des prisonniers détenus par le groupe rebelle, sous 48 heures. Le conseil de Sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence ce lundi.