Ghana: les fabricants de Kenté, célèbre tissu traditionnel, confrontés à des imitations venues de l'étranger

Le Kenté, cet habit traditionnel ghanéen, est connu mondialement pour ses nombreux motifs colorés. Des vêtements cousus mains, suivant un savoir-faire transmis de famille en famille depuis des siècles mais qui subissent depuis plusieurs décennies une forte concurrence : les marchés ghanéens sont aujourd’hui inondés d’imitations imprimées, produite en grande partie en Chine. De quoi provoquer une inquiétude grandissante chez les acteurs du secteur. Reportage dans un centre de tisserands à Bonwire, dans la région Ashanti, un des lieux historiques du Kenté.

Avec notre envoyé spécial à Bonwire, Victor Cariou

Cinq mois de travail à la main, pour un seul Kenté : voici ce qui attend Emmanuel Osei, artisan de 39 ans. Assis face à son métier à tisser, il préfère ne pas penser aux imitations de Kenté, imprimées notamment en Chine. « Ça me rend très mal à l’aise, parce que tisser du Kenté prend énormément de temps. Et là, un homme d’affaires chinois va venir prendre une photo, la mettre dans une machine, et puis imprimer plein de Kenté, et ça, en quelque minutes », soupire-t-il.

« Ce sont les gens de chez nous qui leur envoient les motifs pour qu’ils les reproduisent »

Cette concurrence, elle est également alimentée par les Ghanéens eux-mêmes. C’est en tout cas ce qu’a constaté Nanette Bossman, commerçante de Kenté à Bonwire. « Ce sont les gens de chez nous qui leur envoient les motifs pour qu’ils les reproduisent, affirme-t-elle. C’est parce que ce n’est pas cher. Donc, les gens préfèrent acheter ça ».


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