Ghana : à Agbogbloshie avec les forçats des déchets électroniques

Le Ghana importe chaque année près de 40 000 tonnes de déchets électroniques dont le vaste site d'Agbogbloshie est la principale destination.  - Credit:Judith Renoult
Le Ghana importe chaque année près de 40 000 tonnes de déchets électroniques dont le vaste site d'Agbogbloshie est la principale destination. - Credit:Judith Renoult

En juillet 2021, le gouvernement ghanéen envoyait les forces de l'ordre raser une partie d'Agbogbloshie, prenant les travailleurs et les habitants par surprise. Ce quartier d'Accra, la capitale du Ghana, est connu pour être l'un des endroits les plus pollués du monde : les taux de plomb et de mercure dans le sol y sont particulièrement élevés. En effet, au cœur de la capitale ghanéenne, entre l'immense marché de Makola et la lagune de Korle, Agbogbloshie abrite une décharge à ciel ouvert. Vieilles voitures, ferraille, déchets électroniques et plastiques… Depuis les années 1990, des hommes principalement venus du nord du pays récupèrent et travaillent ces matériaux pour les revendre aux industries ghanéennes et étrangères. Il y a presque deux ans, un grand nombre d'entre eux a été expulsé d'Old Fadama – le nom local d'Agbogbloshie.

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L'expulsion qui a tout changé

Le sentiment d'injustice ne s'est pas effacé. Lorsqu'il raconte l'histoire de l'expulsion d'Old Fadama, Salim Salefu se demande encore pourquoi personne n'avait été prévenu des intentions du gouvernement. Seuls les commerçants d'oignons du marché d'en face ont bénéficié d'une relocalisation organisée. Les ferrailleurs, eux, ont perdu les terres sur lesquelles ils commerçaient depuis des années. Aujourd'hui, autour de la clinique d'Old Fadama s'étend un terrain vague, jonché de déchets plastiques. Si certains ont fui après l'expulsion [...] Lire la suite