Gérard Vives : “T'as les boules quand t'es le dernier. Et ça, ça m'est arrivé, dans cette émission. Et ça, dans ta tête, c'est dur"
Après quelques petites apparitions télévisuelles, Gérard Vives a fait décoller sa carrière grâce à son rôle dans “Les Filles d’à côté”, une sitcom diffusée sur TF1 de 1993 à 1996. Aujourd’hui âgé de 61 ans, le comédien aux multiples facettes, actuellement sur les planches du théâtre Edgar à Paris, a accepté de retracer son parcours dans le nouveau format de Yahoo, "Inoubliable".
Son sourire ultra white, ses muscles saillants, sa carrure imposante et sa personnalité au grand cœur vous reviennent sûrement en mémoire. Actuellement sur les planches du théâtre Edgar à Paris avec la comédie "Le Coucou" et révélé grâce à son personnage dans la sitcom “Les Filles d’à côté”, diffusée sur TF1 de 1993 à 1996, Gérard Vives a marqué toute une génération. Son rôle de professeur de sport bodybuildé et efféminé en a fait sourire plus d’un, un rôle grâce auquel sa carrière a pu décoller de manière exponentielle. “Mon personnage était vraiment le premier de ce style”, explique-t-il à Yahoo pour Inoubliable, tout en rappelant avoir été le centre de nombreuses interrogations. “Beaucoup pensaient que j’étais ce personnage-là en réalité. Mais, fort heureusement, j’en ai toujours rien eu à foutre de savoir ce que les gens pouvaient penser de moi et de ma sexualité”.
“Ils me disaient : "Mais pourquoi tu fais la fille ?"
Nous sommes en 1993. Après quelques apparitions dans les émissions des Nuls et des Inconnus et après avoir enchaîné plusieurs rôles dans des sitcoms telles que “Le Miel et les abeilles” ou encore “Hélène et les garçons”, Gérard décroche le rôle qui va chambouler sa vie, celui de Gérard dans "Les filles d'à côté". Pour parvenir à le jouer à la perfection, Gérard Vives a, comme beaucoup d’autres acteurs, ses petites astuces. “Je suis parvenu à féminiser ce personnage après avoir regardé la gestuelle de ma maman. Je voulais le rendre le plus pur et naïf possible et Jean-Luc Azoulay, qui était le producteur à ce moment-là, m’a laissé vraiment carte blanche”. Un pari gagnant puisque ce personnage, qui contribue grandement au succès de la série, prend de plus en plus de place dans le cœur des gens.
“J'ai été le meilleur une seule fois dans ma vie"
Après l’arrêt de la sitcom en 1996, le comédien né en 1962 se tourne alors vers les plateaux télé et l’animation. Il devient pendant un temps l’acolyte de Vincent Lagaf dans plusieurs jeux télé comme "Le juste prix" avant de participer à des émissions telles que “Danse avec les stars” en 2012 et “Je suis une célébrité, sortez-moi de là” en 2019, une émission qu’il remporte et dont le souvenir l’émeut encore aujourd’hui. “Il n’y a qu’un seul truc où je peux dire que j’ai été bon, une seule fois où je peux dire que j’ai été le meilleur, c’est dans cette émission”, confie-t-il les larmes aux yeux, expliquant avoir vécu une aventure en dent de scie. Gérard Vives ne s’est pas toujours senti estimé. Il s’est même parfois senti délaissé, un sentiment qui l’a profondément impacté. Il explique notamment avoir eu du mal à accepter d’avoir été le dernier choisi à l’une des épreuves. C’est d'ailleurs pour cela qu’il est d’autant plus fier d’avoir remporté ce programme.
Champion de cette émission, Gérard Vives explique avoir toujours voulu être un champion tout court, un regret dont il parle aujourd’hui. Malgré sa vie d’artiste, que beaucoup pourraient envier, le comédien explique ne pas s’y sentir à sa place. “Je signe des autographes tous les jours, je fais des selfies, ça fait plaisir aux gens, ça me fait plaisir mais je sais que ce n'est pas moi. C’est l’image”. Une notoriété qu’il apprécie malgré tout. “J'ai de la chance d'avoir une image d'un mec plutôt sympa. Maintenant, ce n'est pas un chrono”, explique-t-il tout en rappelant ses toutes premières ambitions, celles de réussir dans le sport.
"Il y a pire que vieillir. Il y a mourir. J'ai très très peur de la mort"
Aujourd’hui âgé de 61 ans, Gérard Vives souhaite mettre de côté tous ses soucis et ses interrogations afin de jouir pleinement de l’instant présent. “J’ai envie de profiter car plus je vieillis, plus je me rapproche de la mort et j’ai très peur de la mort”, confie-t-il, expliquant avoir peur du temps qui passe. C’est d'ailleurs dans ces moments-là qu’il se met à fond dans le sport, comme pour essayer de remonter le temps, pour se sentir toujours jeune et fort. Il confie également prier tous les jours pour un avenir serein.
Comme il le rappelle, la vie peut nous réserver de bonnes comme de mauvaises surprises et se révèle parfois injuste. “Il y a des gens qui vont fumer, qui vont picoler et qui vont tenir très longtemps tandis qu'il y en a d’autres, qui sont sportifs, qui font attention à tout et qui claquent malgré tout”. Face à ce constat, Gérard Vives tente donc de profiter de chaque instant qui lui est donné avec cette maxime toujours en tête : “Si tu ne veux pas vieillir, il faut mourir alors j’ai décidé de vieillir”.
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