Georges Wolinski ne bandera plus

Georges Wolinski, le 29 mai 2012.

Le dessinateur, âgé de 80 ans, était entré à «Charlie Hebdo» en 1969.

Figure phare de la génération d’humoristes qui ont gravité autour du professeur Choron et de Cavanna à la fin des années 60, bousculant le moralisme pincé d’un pays catho dirigé par le vieux De Gaulle, Georges Wolinski est un des dessinateurs français les plus publiés. Il a été assassiné le 7 janvier 2014.

Le 6 juin 2012, nous avions publié son portrait, aux premières lignes glaçantes. Le voici en intégralité.

Cette année on enterre Wolinski. Un hommage national lui sera rendu cet été à la BNF et deux anthologies de son œuvre seront en librairie. Ci-gît un dessinateur de presse qui commença à Hara-Kiri en 1961 et finit à l’Elysée, pour s’y voir agrafer une Légion d’honneur par Jacques Chirac. Mais «Wolin», comme l’appellent ses amis, n’est pas tout à fait mort puisque la semaine dernière il a eu le temps de nous confier ses dernières volontés. Sur sa tombe, il verrait bien gravé ce mot de Cavanna : «Wolinski, on croit qu’il est con parce qu’il fait le con, mais en réalité il est vraiment con.» Cependant, de tombe il n’y aura pas : Wolin préfère être incinéré. Sa femme Maryse trouve l’idée idiote : «Et on les dispersera où, tes cendres?» Réponse : «Tu les balanceras aux chiottes, comme ça chaque fois que tu t’assoiras sur ma tombe, je verrai ton cul.»

Wolinski n’est pas mort car il bande encore, mais peut-être pas autant qu’il le désirerait. Ses troubles de la fonction érectile viennent de nourrir en partie un livre de Maryse, Georges si tu savais… (Seuil), dans lequel le mari a découvert en particulier que sa femme adorée l’avait trompé. Certes, lui-même n’a pas été blanc-bleu. Pour faire bonne mesure, deux de ses filles, Natacha et Elsa, y sont allées récemment de leur propre déballage littéraire. Voici un cas remarquable de graphomanie familiale ! La pathologie est sans doute due aux gènes de Papa puisque celui-ci avait ouvert le bal dès 1978 avec une Lettre ouverte à ma femme (Albin Michel). En (...)

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