Georges Braque, un géant si discret

« Tout ce qui a été créé par Dieu, disait-il, peut être transformé par l'artiste. » De là à dire que le divin imprègne l'oeuvre de ce génie, il n'y a qu'un pas que Georges Braque ne franchirait pas. Lui, le taiseux, qui se pensait « ouvrier au service d'une oeuvre », a toujours vécu dans l'humilité et une certaine forme d'austérité. Il se nourrit frugalement, ignore délibérément le cinéma et la télévision mais aime la musique classique... surtout Jean-Sébastien Bach, dont il écrivit le nom sur nombre de ses tableaux.

Dans ses demeures de Varengeville-sur-Mer, près de Dieppe, Sorgues à quelques kilomètres d'Avignon, ou Paris, toutes conçues d'après ses plans par l'architecte Auguste Perret, il ne peut travailler que dans le calme absolu. En période de création, il vit reclus auprès de sa femme, Marcelle, qui veille à ce que règnent l'ordre, le calme et la paix.

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Il vit reclus et ne peut travailler que dans le calme : « J'essaie de créer mon oeuvre du limon de la terre »

« J'essaie de créer mon oeuvre du limon de la terre », disait-il. Lui, dont chaque tableau a la rigidité apparente d'une partition alliée à la puissance de l'atome en fusion, propose de la réalité une vision fragmentée. Scindée par la lumière qui accentue les contrastes et fractionne le visuel. Amoureux de la nature, il a d'abord été inspiré par les ciels normands de son enfance, striés de pluie... Il a 8 ans quand sa famille quitte Ar...


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