Qui est Geneviève de Galard dont Emmanuel Macron salue la mémoire ?

Geneviève de Galard, le  24 mai 1954 à Luang Prabang. (Photo by SFI / AFP)
- / AFP Geneviève de Galard, le 24 mai 1954 à Luang Prabang. (Photo by SFI / AFP)

HOMMAGE - On l’a surnommée « l’Ange de Diên Biên Phu ». Infirmière engagée en Indochine, Geneviève de Galard, décédée ce jeudi 30 mai à 99 ans, est devenue une héroïne malgré elle, s’imposant dans un monde d’hommes par son courage et son abnégation. Des qualités saluées aujourd’hui par le président de la République Emmanuel Macron.

L’infirmière militaire est connue pour son rôle joué pendant le siège de Diên Biên Phu, bataille décisive dans la guerre d’Indochine qui a opposé la France aux forces du Viêt Minh, et fiasco militaire retentissant.

Seule femme au cœur du siège de Diên Biên Phu

Au printemps 1954, Geneviève de Galard, 29 ans, est infirmière militaire depuis peu. Elle a déjà géré des situations difficiles en Afrique quand elle signe en 1953 un contrat de convoyeuse de l’air et se porte volontaire pour l’Indochine. Elle accompagne dans les Dakota médicalisés les blessés depuis Diên Biên Phu mais, avec les bombardements incessants, les évacuations deviennent très difficiles.

Alors que l’artillerie ennemie pilonne sans relâche le camp retranché, le 28 mars, son avion se pose acrobatiquement. Endommagé, il ne redécollera jamais. Armée d’une simple trousse de premiers secours et de sa foi indéfectible, elle officie à l’antenne chirurgicale. Elle est la seule femme sur place.

Elle refait des pansements à la lumière de lampes de poche, administre des piqûres au Phénergan, réconforte les blessés, des hommes souvent plus jeunes qu’elle au regard « d’enfants égarés ». « Quand vous descendez dans mon abri, mon moral remonte de 100 % », lui murmure l’un. « Quand ce sera fini, Geneviève, je vous emmènerai danser », lui promet un légionnaire, amputé des deux bras et d’une jambe.

« Le bruit des bombardements était infernal et, lors de l’accalmie du matin, on savait que d’autres brancards allaient nous arriver », raconte-t-elle en 2014 à l’AFP. Parfois, il n’y a plus rien à faire. Certains meurent dans ses bras. Diên Biên Phu devient un cimetière à ciel ouvert pour environ 3 000 soldats français.

À la chute du camp le 7 mai, elle demande à rester jusqu’à l’évacuation des derniers blessés mais est finalement poussée dans un avion pour quitter Diên Biên Phu.

La France et le reste du monde découvrent le 5 juin 1954 cette jeune femme brune aux yeux bleus de 29 ans. Tout juste sortie de l’enfer, elle fait la Une de Paris Match, habillée d’une combinaison verte de parachutiste. L’hebdomadaire titre « La France accueille l’héroïne de Diên Biên Phu ». La photo fait le tour du monde.

De retour en France, elle se retrouve brusquement confrontée à une immense popularité. « Que je n’avais jamais ni voulue, ni recherchée. Je n’avais fait que mon devoir », dira-t-elle.

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