Geena Davis, Seth Green, Lucy Liu... ces témoignages qui écornent le mythe Bill Murray

Bill Murray à New York en 2017 - Jamie McCarthy - Getty Images North America - AFP
Bill Murray à New York en 2017 - Jamie McCarthy - Getty Images North America - AFP

Bill Murray, acteur culte de films cultes, traîne une réputation de type loufoque mais sympathique, ingérable mais génial. Un type accessible et proche de ses fans, qui n'hésite pas à s'incruster sur des photos de mariage.

Pourtant, une plainte pour comportement inapproprié en avril dernier, et plusieurs récents témoignages écornent un peu cette image et révèlent un homme colérique et manipulateur.

Le dernier témoignage en date est celui de Seth Green, l'acteur de Buffy contre les vampires, auprès de Variety. La scène s'est produite en 1983, sur le plateau de Saturday Night Live.

Alors enfant, Seth Green participait à un épisode que Bill Murray animait. L'acteur s'est agacé de ce que l'enfant s'était assis sur le bras de son fauteuil. Alors que le gamin refusait de bouger, l'acteur l'a attrapé par les chevilles, l'a maintenu tête en bas et l'a lâché dans une poubelle, lançant: "les ordures à la poubelle".

"J'étais horrifié. Je me suis enfui, je me suis caché sous la table dans ma loge et j'ai juste pleuré."

"Il est super gentil avec les fans, mais il n'était pas très gentil avec [l'équipe de SNL], il nous détestait", a par ailleurs déclaré dans le podcast Sirius XM l'acteur Rob Schneider, un autre ancien de l'émission satirique.

Avant lui, l'actrice Geena Davis a épinglé dans son autobiographie, Dying of Politeness: A memoir, parue le 11 octobre dernier, le comportement de Bill Murray, lors de l'audition pour le film Quick Change, en 1990.

"J'aurais dû m'en aller"

Lors de cette première rencontre, qui se passait dans une chambre d'hôtel, le comédien a insisté pour utiliser sur un appareil de massage, la mettant très mal à l'aise. "J'ai dû m'allonger sur un lit et le laisser mettre cet appareil sur mon dos. Il s'est montré tellement insistant, que je me suis dit que je ne pourrais pas quitter la pièce, sans l'avoir laissé faire", a expliqué Geena Davis à ABC News.

"J'aurais dû m'en aller ou me défendre vraiment, auquel cas je n'aurais pas eu le rôle", a-t-elle également indiqué au Times.

J'ai découvert plus tard que c'était parce que je venais d'avoir un Oscar [ndlr: pour le film Voyageur malgré lui], et il a pensé 'je ne vais pas l'engager sans savoir si elle a le melon. Il faut qu'elle comprenne qu'elle va faire ce que je veux'. C'était un test. Et quand j'ai eu le rôle, le premier jour de tournage, il s'est mis en colère et m'a hurlé dessus devant tout le monde. Je l'ai vu faire ça, ultérieurement à d'autres gens".

Pour l'actrice, il s'agit là pour l'acteur "d'intimider les gens pour qu'ils ne le défient pas".

"Propos inexcusables"

Une scène similaire s'est produite avec Lucy Liu sur le tournage de Charlie et ses drôles de dames en 2000, comme la raconté l'actrice en 2021. Bill Murray s'était alors mis à hurler des insultes".

"Certains des propos tenus étaient inexcusables et inacceptables, et je n'allais pas rester là à les subir. Alors, oui, je me suis défendue, et je ne le regrette pas", avait déclaré l'actrice dans un podcast du Los Angeles Times.

"Parce que, quel que soit le rang que vous occupez sur le totem ou d'où que vous veniez, il n'est pas nécessaire de faire preuve de condescendance ou de rabaisser les autres."

En avril dernier, le tournage du film d'Aziz Ansari, Being Mortal, avait été suspendu, en raison d'une plainte déposée à l'encontre de Bill Murray pour comportement inapproprié. "J'ai fait quelque chose que je trouvais drôle et cela n'a pas été pris dans ce sens", avait réagi l'acteur, assurant: "Ça a été une sacrée leçon pour moi".

Cela fait pourtant de nombreuses années qu'il fait devenir chèvre les gens avec qui il travaille. Et si au début des années 2000, des films comme Lost in Translation de Sofia Coppola, La Vie aquatique de Steve Zissou ou Broken Flowers de Jim Jarmusch ont parachevé son image de doux dingue, un peu looser et terriblement humain, il a mené la vie dure à ses collaborateurs dans les années 1980 et 1990.

Il s'est ainsi carrément fâché avec Harold Ramis, le réalisateur d'Un jour sans fin, pour cause de points de vue radicalement opposés sur ce que devait être le film. A tel point que le cinéaste l'a décrit dans le New Yorker comme étant "vraiment irrationnellement méchant et indisponible".

Article original publié sur BFMTV.com