GB: Une commission veut mettre fin à la voiture thermique dès 2032

Une commission parlementaire britannique propose vendredi d'avancer à 2032, au lieu de 2040, la date d'interdiction de vente des voitures à moteur diesel ou essence dans le pays, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'atteindre les objectifs en matière de climat. /Photo d'archives/REUTERS/Peter Nicholls

par Susanna Twidale

LONDRES (Reuters) - Une commission parlementaire britannique propose vendredi d'avancer à 2032, au lieu de 2040, la date d'interdiction de vente des voitures à moteur diesel ou essence dans le pays, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'atteindre les objectifs en matière de climat.

La Grande-Bretagne, qui ambitionne de devenir un des leaders des véhicules électriques, a présenté en mai un plan de suppression des véhicules les plus polluants, prévoyant la fin des ventes de voitures à moteur thermique à compter de 2040 et leur interdiction de circulation dix ans plus tard.

"Si nous voulons vraiment être les leaders mondiaux des véhicules électriques (VE), le gouvernement doit proposer un objectif visant à réduire les émissions à zéro d'ici 2032 dans le cadre des nouvelles ventes de voitures et de camionnettes", a déclaré Rachel Reeves, auteur du rapport et présidente de la commission "Business, Energy and Industrial Strategy".

Le rapport prône également une amélioration des aides à l'achat de véhicules électriques et critique la récente décision concernant la suppression des subventions pour les nouveaux véhicules électriques hybrides rechargeables à compter de novembre.

Il juge aussi inadaptées les infrastructures actuelles du pays permettant de recharger les véhicules électriques.

"Le gouvernement doit maîtriser et coordonner le soutien financier et le savoir-faire technique nécessaires aux autorités locales pour promouvoir ces infrastructures et faire en sorte que les voitures électriques soient une option attrayante pour les consommateurs", écrit Rachel Reeves.

LES VÉHICULES À ZÉRO ÉMISSION, 0,6% DU MARCHÉ

La Grande-Bretagne compte environ 16.500 points de recharge, mais il faudrait que ce chiffre grimpe à au moins 100.000 d'ici 2020, selon un rapport publié en mai par le cabinet britannique d'analyses de données Emu Analytics.

Energy UK, une association britannique du secteur de l'énergie, s'est dite favorable à un avancement du calendrier de la fin de l'essence et du diesel.

"Nous soutenons fermement l'appel de la commission en faveur d'une plus grande ambition et estimons qu'une accélération du calendrier de déploiement des véhicules électriques est à la fois souhaitable et réalisable", déclare l'association.

SMMT (Society of Motor Manufacturers and Traders), la fédération du secteur automobile, a pour sa part estimé que l'objectif de 2040 était déjà ambitieux et que l'avancer de huit ans le rendrait pratiquement impossible à atteindre.

"Les véhicules à zéro émission ne représentent que 0,6% du marché, ce qui signifie que l'appétit des consommateurs devrait croître d'environ 17.000% dans seulement un peu plus d'une décennie. C'est irréaliste", déclare dans un communiqué le directeur général de SMMT, Mike Hawes.

La France s'est également fixée en juillet pour objectif de mettre fin à la vente de voitures à essence ou diesel en 2040, lors de la présentation du plan climat par Nicolas Hulot, l'ancien ministre de la Transition écologique.

Les maires de Paris, Madrid, Mexico et Athènes prévoient d'interdire les véhicules diesel dans leurs centres-villes d'ici 2025.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)