Yahoo Actualités Gaza: les soldats israéliens auraient ordonné l'évacuation "sous une heure" de l'hôpital Al-Shifa, Israël dément
Les soldats israéliens qui mènent pour le quatrième jour consécutif un raid sur l'hôpital Al-Shifa de Gaza ont ordonné via haut-parleur son évacuation "sous une heure", a rapporté ce samedi 18 novembre un journaliste de l'AFP sur place.
Actuellement, selon l'ONU, 2.300 patients, soignants et déplacés se trouvent dans cet établissement et l'inquiétude internationale va grandissante pour leur sort. Israël, lui, assure que le Hamas au pouvoir à Gaza se sert de cet établissement comme base militaire.
Le journaliste de l'AFP présent dans l'hôpital a entendu le message diffusé en arabe en début de matinée.
"Une demande du directeur de l'hôpital" selon Israël
L'armée israélienne a également appelé le directeur de l'hôpital Mohammed Abou Salmiya pour lui réclamer "l'évacuation des patients, des blessés, des déplacés et des soignants et que tous se rendent à pied vers la corniche" côtière qui borde l'hôpital, à l'ouest de la ville de Gaza, sous une heure, a rapporté ce médecin-chef à l'AFP.
Au micro de BFMTV, le porte-parole de l'armée israélienne, Olivier Rafowicz, dit "démentir catégoriquement" toute demande d'évacuation "sous une heure" de l'hôpital Al-Shifa de la bande de Gaza.
Il affirme que cette évacuation répond à une "demande du directeur de l'hôpital" afin de permettre "à ceux qui veulent partir de le faire sous couvert de la sécurisation de l'armée israélienne dans un couloir humanitaire".
"En aucun cas, on a sommé ou demandé à l'hôpital d'évacuer dans l'heure, c'est absolument faux", ajoute le porte-parole.
Un précédent ordre d'évacuation cette semaine?
Depuis des jours, des soldats israéliens entrent dans les services d'Al-Shifa pour interroger les personnes présentes à l'intérieur et fouillent "bâtiment par bâtiment" selon l'armée israélienne le complexe médical, le plus grand de la bande de Gaza.
Le directeur de l'hôpital avait déjà refusé cette semaine un précédent ordre d'évacuation reçu par téléphone, invoquant notamment la complexité de l'opération.
L'électricité a cessé d'y fonctionner il y a plusieurs jours et ses chefs de service rapportent que plusieurs dizaines de patients sont décédés "parce que les équipements médicaux vitaux ont cessé de fonctionner en raison de la coupure du courant".
La plupart des hôpitaux de Gaza n'ont plus une goutte de carburant pour alimenter leurs générateurs.
Ce vendredi, le cabinet de guerre israélien a autorisé l'entrée quotidienne de deux camions-citerne de carburant dans la bande de Gaza. Les livraisons d'aide restent toutefois interrompues précisément faute de carburant pour les acheminer dans le territoire palestinien, selon l'ONU, qui craint un "risque immédiat de famine" pour les 2,4 millions d'habitants pris au piège des combats entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre depuis le 7 octobre.
