Sur Gaza, PNL interpelle Emmanuel Macron après le « massacre de civils innocents » dans un hôpital
Les stars du rap français ont pris la parole sur les réseaux sociaux pour alerter sur la situation dans la bande de Gaza.
GAZA - « On assiste tous à ces massacres de civils innocents, impuissants, et on ne peut que partager des vidéos. C’est insoutenable. » Ces mots, ce sont ceux de N.O.S., membre du groupe de rap PNL, qui sur son compte Instagram a pris la parole à la suite du bombardement d’un hôpital de Gaza.
« 1 500 morts encore aujourd’hui, peut-être plus. Difficile de compter les morts sous les débris, on imagine », estime le rappeur en story, avant d’interpeller Emmanuel Macron : « C’est quoi la solution monsieur le président ? On dit rien ? On justifie l’injustifiable ? Ou on se repositionne enfin en humains justes et responsables et on ’tente’ un minimum de réassurer le respect des droits de l’Homme et la défense de la paix ? »
Ce mardi 17 octobre, au moins 200 personnes ont été tuées dans une frappe sur l’enceinte d’un hôpital de la ville de Gaza, ont annoncé les autorités du Hamas.
Le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza a accusé Israël d’être à l’origine de cette frappe, que l’armée israélienne a, elle, imputé à un tir de roquette du Jihad islamique, autre groupe armé palestinien. Le Jihad islamique a démenti et mis lui aussi en cause Israël.
Dans la même journée, au moins six personnes qui s’étaient abritées dans une école gérée par l’agence de l’ONU pour les réfugiés dans la bande de Gaza ont été tuées dans un raid israélien, a indiqué l’Unrwa, précisant que des dizaines de personnes avaient également été blessées et que le bilan des victimes était « certainement plus élevé ».
Emmanuel Macron s’exprime
Entre temps, Emmanuel Macron s’est exprimé sur X (anciennement Twitter) pour condamner l’attaque qui « a fait tant de victimes palestiniennes ». « Nous pensons à elles. Toute la lumière devra être faite », écrit-il sur le réseau social.
Rien ne peut justifier une frappe contre un hôpital. Rien ne peut justifier de prendre des civils pour cibles.
La France condamne l’attaque contre l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza qui a fait tant de victimes palestiniennes. Nous pensons à elles. Toute la lumière devra être faite.— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 17, 2023
La prise de parole du rappeur de PNL n’est, elle, pas isolée. Depuis plusieurs jours, N.O.S. dénonce sur les réseaux sociaux la situation à l’égard des Palestiniens, dont les droits « sont bafoués en toute impunité, sous nos yeux, impuissants », et l’inaction des dirigeants « qui sont maladroitement en train de créer le monde de demain, un monde où malheureusement on autorise et justifie l’oppression, l’agression, l’abus, l’injustice ».
Son frère Ademo, pourtant lui aussi très discret habituellement, avait quelques jours auparavant appelé toutes les célébrités à « essayer de parler de la situation actuelle » dans un message en story.
Le rap prend la parole
D’autres artistes de l’industrie du rap partagent cet avis, comme Rohff qui, sur X, écrit : « Qu’on soit bien clair, je suis Comorien d’origine, Français de papier et Palestinien de cœur. » Dans le même tweet, il cite l’ex-ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin : « Le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée. »
Qu’on soit bien clair Je suis Comorien d’origine 🇰🇲 , Français de papier 🇫🇷 et PALESTINIEN de coeur ❤️🇵🇸
Sachez aussi que Je ne me réjouis pas de voir un citoyen Juif innocent se faire descendre ou un enfant juif se faire enlever non un humain et un père digne de ce nom ne veut… pic.twitter.com/io2vpCMbdB— ROHFF (@rohff) October 13, 2023
« Personne ne cautionne l’attaque du Hamas sur des civils. Mais là, ce n’est pas une riposte, c’est un massacre », ajoute de son côté Akhenaton d’IAM, sur Instagram.
Dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes ont déjà fait plus de 3 000 morts, en majorité des civils, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales, et plus d’un million de Palestiniens, selon l’ONU, ont fui leur foyer. Ces déplacés se pressent par milliers dans les hôpitaux, devenus des camps improvisés, dans l’espoir d’y échapper aux bombardements.
VIDÉO - Hôpital bombardé à Gaza: une guerre de communication entre Israël et le Hamas