Gaza : Jean-Yves Le Drian aimerait que la France reconnaisse un État palestinien pour faire pression sur Israël

Jean-Yves Le Drian (ici en 2020) aimerait que la France « pose cet acte » inédit pour faire pression sur Israël.
Pool via Getty Images Jean-Yves Le Drian (ici en 2020) aimerait que la France « pose cet acte » inédit pour faire pression sur Israël.

POLITIQUE - « On ne peut pas continuer comme ça. » L’ancien ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a estimé, ce jeudi 4 avril, que la France devait reconnaître un État palestinien, un moyen de pression sur Israël pour sortir de la situation de blocage à Gaza.

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« À titre personnel, je pense qu’il faudrait le faire », a ainsi expliqué sur Sud Radio l’ancien chef de la diplomatie française, désormais envoyé spécial d’Emmanuel Macron au Liban, estimant nécessaire de « poser des actes de ce type pour avancer en Israël » car on « ne peut pas continuer comme cela ».

La communauté internationale plaide pour la reconnaissance mutuelle par les Israéliens et les Palestiniens de deux États vivant en paix côte à côte. Près de 140 pays ont reconnu unilatéralement un État palestinien, mais aucun membre du G7 ne l’a fait. Une reconnaissance française aurait ainsi un grand poids diplomatique.

L’exemple espagnol ?

Le débat semble relancé, notamment, à travers la position de l’Espagne. En début de semaine, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s’est dit décidé à ce que Madrid reconnaisse un État palestinien avant l’été.

Le 22 mars, en marge d’un sommet européen à Bruxelles, Pedro Sanchez et ses homologues irlandais, maltais et slovène avaient publié une déclaration commune dans laquelle ils se disent « prêts à reconnaître la Palestine » lorsque « cela peut apporter une contribution positive » à la résolution du conflit israélo-palestinien « et que les circonstances sont réunies ».

En février, le président français Emmanuel Macron avait déjà assuré que la reconnaissance d’un État palestinien n’était « pas un tabou ».

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du groupe islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre qui a causé la mort d’environ 1 170 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Israël a lancé en représailles une opération militaire dans la bande de Gaza qui a fait près de 33 000 morts, en majorité des civils, d’après le ministère de la Santé du Hamas. La communauté internationale demande un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin à une situation humanitaire catastrophique à Gaza.

« Il faut maintenant que les Israéliens sortent de leur isolement parce qu’ils vont se mettre au ban de l’ensemble de la communauté internationale, ce qui n’est pas le but recherché », a également commenté Jean-Yves Le Drian, pour qui la situation sur place est à un « tournant ».

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