Gaza: le Hamas publie une vidéo montrant deux otages israéliens enlevés le 7 octobre

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a diffusé samedi 27 avril une vidéo montrant deux otages israéliens qu'il a enlevés lors de son attaque du 7 octobre dans le sud d'Israël et emmenés à Gaza.

Les deux otages, filmés assis sur une chaise en plastique devant un mur blanc défraîchi et qui s'expriment vraisemblablement sous la contrainte, se présentent comme étant Keith Siegel, 64 ans, et Omri Miran, 47 ans. Le Forum des familles d'otages a confirmé leur identité.

Le mouvement islamiste palestinien avait déjà diffusé mercredi 24 avril une vidéo d'un autre otage israélien, Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, filmé dans les mêmes conditions.

Une nouvelle vidéo pas datée

Cette nouvelle vidéo n'est pas datée mais Omri Miran, 47 ans, indique être aux mains du Hamas depuis 202 jours. Son 202e jour de captivité correspond à jeudi.

Elle intervient sur fond de négociations, sous médiation qatarie et égyptienne, en vue d'une trêve dans les combats dans la bande de Gaza associée à la libération d'un certain nombre d'otages.

Le 7 octobre, des combattants du Hamas ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Ils ont également enlevées quelque 250 personnes. Parmi elles, selon Israël, 129 sont toujours dans la bande de Gaza, dont 34 sont considérées mortes par l'armée israélienne. La vaste opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.388 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.

Dans la vidéo, Omri Miran décrit "une situation difficile" en raison de "nombreux bombardements" israéliens sur la bande de Gaza. Il appelle sa famille à faire pression sur le gouvernement pour qu'il parvienne à un accord avec le Hamas permettant la libération des otages. Il dit espérer pouvoir être réuni avec sa famille pour la fête de l'Indépendance d'Israël, le 14 mai.

"Nous sommes en danger ici"

Keith Siegel, 64 ans, fait référence aux célébrations de Pessah - la Pâque juive dont la semaine de festivités se termine cette année lundi soir - passées en famille l'an dernier et dit "espérer la plus belle surprise possible" avant de fondre en larmes en se cachant le visage.

"Nous sommes en danger ici, il y a des bombes, c'est stressant et effrayant", dit-il, avant d'appeler le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le gouvernement à négocier pour parvenir rapidement à un accord permettant la libération des otages.

Les propos des otages sont entrecoupés de messages du Hamas, écrits en hébreu et en arabe et adressés aux citoyens israéliens, tels que "la pression militaire n'a pas permis de libérer vos fils captifs", "vos dirigeants (...) n'ont que faire du sort de vos fils captifs et de ce qu'ils ressentent" ou "faites ce qu'il faut avant qu'il ne soit trop tard".

"Cette preuve de vie de Keith Siegel et Omri Miran, montre clairement que le gouvernement israélien doit faire tout son possible pour conclure un accord pour le retour de tous les otages avant la fête de l'Indépendance", indique le Forum des familles d'otages.

"Un accord, maintenant!"

D'autres vidéos d'otages ont déjà été diffusées par des groupes armés palestiniens depuis le début de la guerre. Les otages s'exprimant dans les précédentes vidéos témoignaient de conditions de détention similaires, et interpellaient également les autorités israéliennes.

Peu après la diffusion de cette nouvelle vidéo, des manifestants se sont rassemblés à Tel-Aviv, réclamant aux autorités un accord pour la libération des otages.

"Un accord, maintenant!" ont scandé les manifestants, tout en appelant le gouvernement Netanyahu à démissionner, a constaté un journaliste de l'AFP. Le père d'Omri Miran, Dani, a exhorté le chef du Hamas à Gaza Yahya Sinwar à accepter un accord.

"Tous les habitants d'Israël et des nations du monde veulent voir la fin du bain de sang et particulièrement la fin des souffrances de votre peuple", a-t-il déclaré, ajoutant avoir "une requête": "s'il vous plaît, prenez une décision maintenant". L'épouse de Keith Siegel, Aviv, était également présente. "Keith, je t'aime, nous allons nous battre jusqu'à ce que tu rentres", a-t-elle déclaré.

Article original publié sur BFMTV.com