Gaza : Le communiste Fabien Roussel compare la situation à « Sarajevo, au ghetto de Varsovie »

Le communiste Fabien Roussel compare la situation à Gaza à « Sarajevo, au ghetto de Varsovie ».
Capture d’écran Europe 1 Le communiste Fabien Roussel compare la situation à Gaza à « Sarajevo, au ghetto de Varsovie ».

POLITIQUE - Pour lui, le génocide « est en cours ». Alors que les dirigeants internationaux et les ONG s’alarment de l’incapacité des médiateurs à parvenir à une trêve à Gaza entre Israël et le Hamas, le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, tire la sonnette d’alarme dans un registre qu’il n’avait encore jamais atteint.

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« Quand on regarde dans l’Histoire récente des sièges où des populations ont été assiégées, bombardées et exterminées, c’est Sarajevo, c’est le ghetto de Varsovie », a notamment comparé, ce dimanche 10 mars sur Europe 1, l’ancien candidat à l’élection présidentielle. Et, après avoir réitéré cette comparaison sans pour autant « nazifier Israël » comme le lui reprochait son interlocuteur, d’assurer que l’escalade est déjà largement lancée : « On parlait d’un risque génocidaire. Ce que j’ai entendu, ce que je vois, c’est que nous allons vers le génocide. Il est en cours. »

Le patron du PCF justifie ces accusations en s’en prenant notamment au Premier ministre israélien et à son équipe, largement orientée par l’extrême droite locale. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu est « en train d’effacer le peuple palestinien à Gaza », a dénoncé Fabien Roussel, décrivant une population de 2,1 millions d’habitants « bombardés » et qui « meurent de faim » dans un territoire « qui est bouclé », où « il n’y a aucune aide humanitaire qui rentre », et qui est guetté par « les épidémies ».

Le projet d’un « grand État d’Israël » ?

Et pour cause : alors qu’Israël assiège la bande de Gaza depuis le 9 octobre, en réponse à l’attaque massive menée par le Hamas sur le sol de l’État hébreu, son armée empêche l’entrée de convois humanitaires. Ces dernières semaines, les pays occidentaux ont même dû procéder à des largages de nourriture, parfois tragiques, depuis des avions, et tentent de mettre en place un corridor maritime grâce notamment à un port temporaire. Un effort très largement insuffisant, à entendre les ONG qui œuvrent dans les territoires palestiniens, au vu de l’ampleur du drame qui se déroule dans l’enclave.

Pour le député communiste, cette situation est motivée par bien plus qu’un simple désir de vengeance consécutif aux massacres du 7 octobre. « Le gouvernement d’extrême droite fasciste de Monsieur Netanyahu (...) est en train d’accélérer la création d’un grand État d’Israël » en faisant en sorte d’« affamer » et de « terroriser » les Palestiniens, « à tel point qu’au bout d’un moment, ils ouvriront la porte à Rafah et ils partiront courir se réfugier dans le désert du Sinaï ».

En janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) a appelé Israël à prévenir tout éventuel acte de génocide et à permettre l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Il s’agissait de « mesures provisoires », des mesures d’urgence qu’Israël doit prendre pendant que la Cour évalue la question plus large de savoir si le pays commet un génocide à Gaza, ce qui pourrait prendre des années.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d’Israël qui a fait au moins 1 160 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles. Environ 250 personnes ont aussi été enlevées et 130 sont encore retenues à Gaza, dont 31 seraient mortes d’après Israël. En riposte, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, de même que les États-Unis et l’Union européenne.

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