Gaza : les bébés prématurés évacués de l’hôpital al-Chifa sont arrivés en Égypte via le terminal de Rafah

INTERNATIONAL - Un premier ouf de soulagement. Évacués dimanche de l’hôpital al-Chifa de Gaza, vingt-huit bébés prématurés ont finalement rejoint l’Égypte ce lundi 20 novembre pour poursuivre leurs soins, indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans un communiqué.

Un convoi a pu quitter l’enclave palestinienne via le terminal de Rafah, l’unique ouverture sur le monde de la bande de Gaza qui ne soit pas aux mains d’Israël, comme le rapporte le média d’État égyptien Al-Qahera News, cité par l’AFP.

Depuis mercredi, l’hôpital où se trouvaient les nouveau-nés est visé sans relâche par Israël, qui soupçonne le Hamas d’utiliser l’établissement médical comme base militaire camouflée. Samedi, l’armée israélienne avait d’ailleurs ordonné l’évacuation « sous une heure » de l’hôpital où 2 300 patients étaient pourtant toujours soignés. Mais « 120 blessés » ainsi que les bébés prématurés n’avaient pas pu quitter les lieux.

Pas encore sortis d’affaire

Le sort des nouveau-nés avait provoqué une situation de crise, au moment où l’OMS décrivait l’hôpital comme une « zone de mort ». Désormais en Égypte, la plupart d’entre eux ont été conduits à l’hôpital des Émirats de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Selon Al-Qahera News, le transport a été réalisé à l’aide de couveuses reliées à des équipements médicaux, ce que la chaîne de télévision a pu constater ce lundi à l’arrivée des bébés.

Au total, 31 bébés prématurés avaient été évacués dimanche de l’hôpital d’al-Chifa, 28 sont donc arrivés en Égypte, et « trois autres bébés continuent à recevoir des traitements à l’hôpital des Emirats » de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a précisé l’OMS.

Un problème substite toutefois, celui de l’espace disponible dans leur nouveau lieu d’accueil. En effet, cet hôpital situé à 45 kilomètres à l’ouest du poste-frontière de Rafah ne sera pas en mesure d’accueillir tous les bébés prématurés. « Il n’y a pas assez de couveuses à l’hôpital d’al-Arich et certains enfants devront être transférés à Ismaïlia (200 km) ou au Caire (300 km) », indique une source médicale à l’AFP.

Évacuation des patients de l’hôpital indonésien de Gaza

Une situation difficile à gérer, d’autant plus que certains des bébés se trouvent « dans un état critique » . Onze, selon l’OMS, qui a participé à leur évacuation et qui précise qu’ils souffrent tous « d’infections graves ». Et pour ajouter de la complexité à cette situation humanitaire déjà très tendue, « aucun des nourrissons (évacués) n’était accompagné de membre de sa famille ». Le ministère de la Santé n’a ni les informations ni les capacités pour retrouver leurs proches dans l’immédiat, comme le précise encore l’agence onusienne.

Dans le même temps, l’évacuation des patients des hôpitaux de la bande de Gaza se poursuit. Environ cent patients ont été évacués ce lundi soir de l’hôpital indonésien de l’enclave, visé le matin par une frappe israélienne meurtrière, a annoncé le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas à Gaza, Ashraf al-Qidreh.

« Il reste encore 500 patients à l’hôpital et nous travaillons avec le Comité international de la Croix-Rouge à les évacuer vers l’hôpital Nasser de Khan Younès », dans le sud de la bande de Gaza, a ajouté Ashraf al-Qidreh. « Cent autres patients seront évacués dans la nuit et seront ensuite répartis dans différents hôpitaux du sud », a-t-il ajouté.

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