Du gaullisme à la «voiture brûlée»: «Tout le monde peut devenir casseur»

Nicolas Fensch photographié devant le palais de justice de Paris le 11 octobre

Comment un informaticien sans histoires, ancien militant gaulliste, se révolte-t-il subitement au point de frapper un policier lors d’une manifestation à Paris ? Nicolas Fensch, l’un des acteurs de l’attaque de la «voiture brûlée» en 2016, raconte sa «radicalisation express», et sa colère que la prison n’a fait que renforcer.

«Monsieur, vous êtes une énigme». Le 9 juin 2016, un policier avoue sa perplexité à cet homme de 39 ans qui, menotté, assiste à la perquisition de son appartement. Les enquêteurs y trouvent la parka noire et le masque qu’il portait le 18 mai lorsqu’il a frappé quatre fois avec une tige de plastique un policier qui sortait de sa voiture, incendiée par des manifestants «black bloc» d’extrême-gauche sur le quai de Valmy.

«Mais pour eux, quelque chose ne collait pas», raconte à l’AFP Nicolas Fensch, à l’occasion de la sortie de son livre Radicalisation express (ed. Divergences) qui raconte son basculement cette année-là.

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— Éditions Divergences (@EDivergences) 27 septembre 2018

Loin de tomber sur une tanière anarchiste, les policiers découvrent un «appartement de standing, blanc et bleu, très classique», un dressing rempli de costumes et de chaussures de luxe, «beaucoup de livres sur le général de Gaulle»... «Ils ont failli s’évanouir», se souvient-il, hilare.

Les vidéos de la scène où il frappe, visage masqué, un policier ont fait le tour des médias et fait de lui un symbole de la «haine anti-flics». Le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, fustige ces «individus qui veulent tuer un policier» ; son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, réclame des «sanctions implacables». Lors d’un retentissant procès avec huit coprévenus, Nicolas Fensch écopera de cinq ans de prison, dont la moitié avec sursis.

En liberté conditionnelle depuis juillet 2017, il a couché sur papier son histoire pour «apporter de la nuance» face aux clichés et montrer que «n’importe qui peut devenir (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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