Une gauche divisée avant la "Marche des libertés" de ce samedi

La vingtaine de dirigeants de gauche à l'issue de leur première réunion le 17 avril 2021 à Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP
La vingtaine de dirigeants de gauche à l'issue de leur première réunion le 17 avril 2021 à Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Une unité de façade ? Tandis que, ces dernières semaines, plusieurs sorties de figures d'extrême droite ont fait polémique, la gauche politique, associative et syndicale a décidé d'organiser une grande "Marche des libertés" ce samedi dans tout le pays. Malgré cette volonté affichée de faire entendre sa voix contre "les idées d'extrême droite", la gauche paraît néanmoins toujours aussi divisée, et son message inaudible, au moment de défiler dans les rues.

C'est depuis début mai et un appel dans Libération que l'idée d'un grand rassemblement de la gauche pour faire face aux idées d'extrême droite était sur la table. Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, ou encore le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, avaient appelé à "dire non à l'extrême droite" et à un "climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives".

Rapidement, le rassemblement s'organise pour ce samedi 12 juin, avec plus de 140 rassemblements prévus partout en France, à l'initiative d'une centaine d'organisations. Les principales personnalités politiques annoncent y participer, tout comme des organisations syndicales et associatives telles que la CGT, la FSU, le Syndicat de la magistrature ou diverses ONG pour le climat.

Divergences d'opinion

Problème: malgré cette apparente unité, les divergences criantes d'opinion entre les principales personnalités de gauche sur des sujets qui ont été au centre du débat politique, posent question. Les tentatives de rapprochement de la gauche à l'appel de Yannick Jadot peinent à convaincre.

Absent des deux réunions de la gauche, Jean-Luc Mélenchon avait expliqué sur BFMTV pourquoi il ne croyait plus en l'union de la gauche et préférait "faire cavalier seul" pour 2022. Position qu'il a déclaré maintenir il y a quelques jours au micro de France Inter: "Il y a deux gauches qui ne sont pas compatibles à un premier tour". Le député des Bouches-du-Rhône semble de surcroît de plus en plus isolé, surtout après ses propos polémiques au sujet d'attaques avant la présidentielle.

Des polémiques qui divisent la gauche, le patron du PS Olivier Faure en a lui aussi fait les frais. Il avait suscité l'indignation de son camp politique après avoir évoqué un "droit de regard des policiers sur les peines prononcées" lors du rassemblement des forces de l'ordre devant l'Assemblée nationale le 19 mai dernier. Manifestation qui, elle aussi, avait été le sujet d'un vif désaccord, Jean-Luc Mélenchon ayant refusé de s'y rendre contrairement à plusieurs autres figures.

Marche en ordre dispersé

Comme un symbole, géographiquement, la Marche des libertés semble assez loin de l'unité prônée par la gauche politique. Le casting attendu ce samedi ne se réunira pas en un seul et même endroit. Si Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Julien Bayou devraient participer au défilé parisien qui partira à 14h de la place de Clichy pour rejoindre la place de la République le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel défilera à Lille.

Le secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure sera quant à lui en PACA. L'eurodéputé EELV Yannick Jadot ne sera pas présent, puisqu'il sera à Berlin, où il doit rencontrer la candidate allemande des Verts à la chancellerie, Annalena Baerbock.

Article original publié sur BFMTV.com