Gastronomie : Jean de La Fontaine, un fabuliste amateur de bon vin

Ses fables ont traversé les siècles sans prendre une ride. Chaque écolier en connaît au moins une par cœur. Né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry, dans la province de Champagne, Jean grandit dans une maison cossue. Après une enfance rêveuse, il découvre à Paris les joies de la vie littéraire, avec Molière, Corneille, Boileau, Scarron… Il vit grâce à des mécènes, dont le trop riche surintendant des finances Nicolas Fouquet qui aime s’entourer des plus grands artistes au château de Vaux-le-Vicomte. Peu fidèle en amour mais exemplaire en amitié, il est dépeint comme un homme distrait et paresseux. Ses nombreux écrits prouvent le contraire – mais si La Fontaine est prolifique, cela ne l'empêche pas de mourir ruiné en 1695.

Dans ses fables, même si l'un va toujours manger l'autre, ce n’est pas la nourriture en tant que telle qui l’intéresse mais le message qu’il fait passer grâce à elle. C’est un prétexte qui n’est jamais là pour exprimer un appétit humain pour la bonne chère. Cette utilisation métaphorique lui permet d’illustrer une idée. La nourriture est au service d’une morale contre la paresse dans La Cigale et la Fourmi ou la vanité dans Le Corbeau et le Renard. "Je me sers d’animaux pour instruire les hommes", explique-t-il dans les vers dédiés au Dauphin – le fils de 7 ans de Louis XIV – qui ouvrent ses six premiers livres de fables en 1668.

Jean de La Fontaine possède à Château-Thierry des terres, des fermes et une charge de maître des eaux et forêts léguée par son père. En (...)

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