Gare de l’Est : Martinez dénonce « un raccourci malsain » sur un éventuel lien avec la réforme des retraites

Au regard des premiers éléments de l’enquête du parquet de Meaux après cet incendie volontaire, les auteurs de ce « sabotage » connaissaient « forcément bien le réseau ».

POLITIQUE - Plus de 24 heures après la découverte d’actes de vandalisme sur des câbles électriques d’un poste d’aiguillage en Seine-et-Marne ayant provoqué la paralysée quasi complète de la gare de l’Est depuis mardi, le patron de la CGT s’est défendu d’une éventuelle responsabilité du syndicat.

Au micro de franceinfo ce mercredi 25 janvier, Philippe Martinez a été invité à réagir sur un éventuel lien entre cet incendie volontaire sur le réseau de la SNCF et le mouvement social contre la réforme des retraites. Il n’y a « aucun lien », a tout de suite tenu à clarifier le secrétaire général de la CGT.

« Une enquête est en cours et on verra ce que donnent les résultats », a-t-il sobrement ajouté, rejetant l’idée d’un acte revendicatif contre cette réforme qui devrait particulièrement toucher le secteur ferroviaire.

« Ce genre de raccourci est malsain. Ce n’est pas la première fois que ça arrive et je pense qu’il faut faire attention à ce genre de raccourci », a tenu à dénoncer Philippe Martinez face aux questions du journaliste, concernant notamment l’absence d’infraction sur le site incendié.

Et si Philippe Martinez a ensuite reconnu que le ou les auteurs de cet acte de malveillance ont fait courir des risques aux passagers et aux salariés de la SNCF, il a préféré renvoyer à l’enquête ouverte la veille par le parquet de Meaux « pour dégradation volontaire et mise en danger de la vie d’autrui », en ce qui concerne les éventuelles sanctions pour les responsables. « Quand il y a ce genre de délits, il y a des sanctions, forcément », a confirmé le patron de la CGT.

Aucune revendication

« Il y avait une cinquantaine de câbles qui ont été détériorés, qui ont été mis à feu. Et 600 circuits de sécurité environ. Il faut les prendre un par un, les vérifier, les réparer. On ne fait aucune concession avec la sécurité », avait assuré la veille Olivier Bancel, responsable Exploitation et réseau à la SNCF. Les circuits de sécurité sont des câbles électriques qui transportent également des informations de signalisation ferroviaire, comme les feux verts et rouges sur les voies

Après avoir porté plainte dès mardi matin, la compagnie avait tenu à dénoncer « un acte de sabotage » en fin de journée . « Il n’y a pas de piste, pas de revendication d’un groupe » à ce stade des investigations, avait toutefois indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête.

Interrogé sur les auteurs possibles de ce « sabotage », le responsable Exploitation et réseau à la SNCF avait déclaré que « rien ne permet de préjuger de qui ou pour quelle raison il y a eu cet acte de sabotage, qui a beaucoup nui à nos clients ».

En revanche, selon deux cadres de la compagnie ferroviaire interrogés par l’AFP, les auteurs de ce « sabotage » connaissaient « forcément bien le réseau », vu l’endroit visé. Et les premières constatations du parquet de Meaux témoignent d’ailleurs d’une certaine organisation puisqu’« un portillon d’accès aux voies de la SNCF était ouvert sans aucune trace d’effraction ».

En attendant de nouveaux éléments dans cette enquête, le trafic devrait reprendre mais doucement ce mercredi à la gare de l’Est, le temps de réaliser les nombreuses réparations nécessaires pour la sécurité du trafic. Un TGV sur trois circulera aux heures de pointe et un sur deux dans la journée, au départ et à l’arrivée de la gare de l’Est a fait savoir la SNCF. Un Transilien sur 2 est prévu sur la ligne P (axes Meaux et Château-Thierry) aux heures de pointe et « un trafic normal avec des adaptations hors heure de pointe ». Le trafic TER Grand Est devrait être normal « avec des adaptations de desserte ».

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