Gare à la ruée dans les banques !
Il ne manquait plus que ça. Après la récession historique provoquée par la pandémie de Covid-19, après le choc énergétique et inflationniste sans précédent déclenché par la guerre en Ukraine, c'est le spectre d'une crise bancaire généralisée que les annonces, quasi simultanées, de la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) et des déboires de Credit Suisse ont fait resurgir. Avec l'angoisse de voir se répéter le scénario d'apocalypse financière qui avait suivi en 2008 la chute de Lehman Brothers : contagion à l'ensemble du secteur ; défaillances en chaîne d'établissements dans un effet domino ; paralysie complète du marché du crédit aux conséquences dévastatrices sur l'économie réelle.
À LIRE AUSSIDans la Silicon Valley, le week-end de la trouilleDe voir enfin se multiplier, comme dans les années 1930, des épisodes de bank run, ces moments de panique où les clients d'une banque décident de retirer tous en même temps les fonds qu'ils y ont déposés. Une mécanique diabolique qu'on pensait à tort rouillée et obsolète mais qui, près d'un siècle plus tard, vient de mettre KO en vingt-quatre heures la très hipster et high-tech SVB, incapable de faire face à la déferlante de demandes de liquidités qu'elle avait réinvesties en bons du Trésor à long terme.
Le 11 mai 1931, la faillite de la banque autrichienne Kreditanstalt déclencha le premier grand mouvement de panique bancaire en Europe. Bien d'autres suivirent, et la France ne fut pas épargnée, avec plus de 600 banque [...] Lire la suite