Gardes à vue classées sans suite: Dupond-Moretti juge le "filtre" judiciaire "plutôt rassurant"
Invité de BFMTV ce jeudi soir, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti s'est exprimé sur le nombre conséquent de gardes à vue classées sans suite au cours des dernières manifestations à Paris contre la réforme des retraites.
D'après un décompte réalisé par BFMTV à partir des chiffres communiqués par le parquet de Paris, 62,2% des manifestants interpellés ont été libérés sans poursuite. Des chiffres déploré mercredi sur BFMTV Dominique Simonnot, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, qui a envoyé un courrier à Gérald Darmanin pour alerter sur un "recours massif" par les forces de l'ordre à des interpellations et gardes à vue "préventives".
"La justice fait son travail"
Ces interpellations n'alarment pourtant pas le garde des Sceaux, qui juge qu'il n'y a pas de gardes à vue "abusives" pour des manifestants "arrêtés au hasard", comme l'a clamé Dominique Simonnot.
"Au contraire, la justice fait son travail, a commenté Éric Dupond-Moretti sur notre antenne, avant d'ajouter: C'est plutôt rassurant, cela veut dire qu'on est dans un État de droit."
Selon l'ancien avocat, le principe de la garde à vue est scrupuleusement respecté lors des manifestations à partir du moment où "il y a des raisons plausibles de soupçonner" les manifestants, qu'ils soient par la suite poursuivis ou non.
Il a alors pris l'exemple concret de son interview: "Si une infraction est commise derrière la pièce, nous sommes tous en garde à vue, mais il n'y aura qu'un seul coupable."
Éric Dupond-Moretti a alors exhorté la police à ne "pas être hostile à ce filtre judiciaire". Elle doit interpeller et "ensuite, on fait le tri". "On ne va quand même pas condamner des gens qui n’ont rien fait."