La garde à vue de Jean-Christophe Lagarde pour "détention d'armes" levée jeudi soir

Le président de l'UDI est sorti de garde à vue après avoir été entendu sur la présence d'armes à son domicile. Une source proche du député a précisé que sa famille avait prévenu la police pour le protéger de lui-même.

La garde à vue du président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde, interpellé dans la nuit de mercredi à jeudi pour "détention d'armes", a été levée, a indiqué jeudi soir le parquet de Bobigny, qui a précisé que l'enquête se poursuivait.

Jean-Christophe Lagarde était entendu depuis jeudi 05h00 par les enquêteurs de la police judiciaire du département pour s'expliquer sur la présence de plusieurs armes à son domicile à Drancy.

"Aucune violence d'aucune sorte"

"Ce qui se dessine c'est un différend familial sans gravité", a déclaré Me Yvon Goutal, l'avocat de Jean-Christophe Lagarde.

Une source proche du député a précisé que sa famille avait prévenu la police pour le protéger de lui-même, sans autre détail. Il n'y a eu "absolument aucune violence d'aucune sorte, simplement les services de police ont peut-être pris peur en trouvant au domicile des armes qui sont régulièrement détenues dans le cadre de la pratique du tir sportif", a ajouté Me Goutal, indiquant n'avoir eu connaissance "d'aucune rumeur de violence, ni d'armes illicites".

"C'est une affaire d'ordre totalement privé", a de son côté insisté Pascal Brindeau, député UDI et porte-parole du parti. "Les armes sont déclarées, ce sont des carabines de catégorie B car Jean-Christophe Lagarde est membre d'un club sportif. Il n'y a pas eu d'acte de violence ni contre lui-même, ni contre d'autres", a-t-il assuré.

Visé par une enquête du PNF

Député de la Seine-Saint-Denis dans la circonscription incluant notamment les villes de Drancy et Bobigny, ancien maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, 53 ans, a pris la tête de l'UDI (Union des démocrates et indépendants) en 2014 en succédant à Jean-Louis Borloo. Après avoir collé des affiches pour la campagne de Raymond Barre en 1988 et présidé les jeunes UDF (1996-2001), il s'est emparé de la ville de Drancy en 2001, faisant basculer au centre-droit cet historique bastion communiste. Sur le plan judiciaire, le chef de parti centriste est visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF). Une plainte, notamment pour détournement de fonds publics, avait été déposée en octobre 2017 par un conseiller municipal d'opposition, Hacène Chibane, à Drancy qui s'interrogeait sur l'activité d'assistante parlementaire de l'épouse de Jean-Christophe Lagarde, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 2014. Le domicile du couple et la mairie avaient été perquisitionnés en février 2019 dans le cadre de cette enquête. Lui-même attaqué en justice par Jean-Christophe Lagarde, Hacène Chibane dénonçait en février l'"acharnement judiciaire" de l'ancien maire, qui vise à "étrangler ses adversaires qu'ils soient des opposants politiques, des journalistes ou même de simples citoyens". Aude Lagarde est aujourd'hui maire de Drancy après avoir succédé à son époux lorsqu'il a été réélu aux législatives de juin 2017. Le PNF enquête aussi pour des soupçons d'emplois fictifs sur la ville voisine de Bobigny, dirigée jusqu'aux dernières élections par l'UDI.

Article original publié sur BFMTV.com

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