Gard: un survivaliste interpellé par le GIGN, 56 objets explosifs saisis à son domicile

Sa maison était truffée de pièges et d'objets explosifs artisanaux. Un homme d'une cinquantaine d'années et proche de la mouvance survivaliste a été interpellé lundi matin à Carnas, dans le Gard, a appris BFMTV auprès de sources concordantes confirmant une information de Midi Libre. Au total, 56 objets explosifs ont été découverts par les gendarmes à son domicile.

Décrit comme paranoïaque et passionné d'armes, cet homme, persuadé de l'imminence de la fin du monde et d'une guerre civile, a "un mode de vie un peu particulier", "vit reclus sur lui-même" et "n'a aucun contact avec l'extérieur à l'exception de son père et de sa mère", a déclaré sur BFMTV Abdelkrim Grini, le procureur de la République d'Alès.

Interrogé également par BFMTV, Denis, voisin du survivaliste interpellé depuis une dizaine d'années, affirme n'avoir "jamais eu de problème" avec lui. Il dresse même le portrait d'un "gentil garçon" étant "renfermé", "un peu spécial" et qui a été "pas mal harcelé dans le village, le lieu-dit" où il habite.

L'homme avait déjà été interpellé en 2022

Ce n'est pas la première fois que le quinquagénaire attire l'attention des forces de l'ordre et de la justice. Il y a deux ans, le maire de Carnas, s'inquiétant de cet homme détenant des armes et potentiellement dangereux, avait effectué un signalement auprès des gendarmes.

Après l'avoir interpellé, les membres du GIGN avaient mené une perquisition durant laquelle ils avaient déjà découvert et saisi des dizaines de charges explosives prêtes à l'emploi. Le quinquagénaire avait été placé en garde à vue quelques heures mais un médecin avait déclaré ce régime incompatible avec son état de santé. L'homme avait été hospitalisé et déclaré pénalement irresponsable par un expert psychiatrique. L'affaire avait été classée et aucune poursuite n'avait été engagée.

L'interpellation de ce cette semaine est le résultat d'un scénario comparable. Le maire de Carnas a effectué un nouveau signalement auprès des gendarmes il y a quelques jours, l'homme n'ayant pas mis un terme à la fabrication d'armes artisanales. Le parquet d'Alès a alors décidé de l'interpeller en raison de sa dangerosité.

"Nous surveillons cela comme le lait sur le feu"

L'opération, effectuée dans la plus grande discrétion lundi matin, a été menée par les brigades de recherches de Quissac et du Vigan avec l'appui des antennes du GIGN d'Orange et de Paris. Au total, une vingtaine de gendarmes ont été mobilisés. "On ne pouvait pas prendre le risque d'un éventuel passage à l'acte parce que ce monsieur connaissait manifestement des troubles psychiatriques", a justifié Abdlkrim Grini.

L'homme a été interpellé lundi matin à l'extérieur de son domicile et placé en garde à vue. Une garde à vue jugée incompatible avec son état de santé dans l'après-midi. Tenant des propos irrationnels et délirants, le féru d'explosifs a été hospitalisé sous contrainte pour une durée indéterminée. "Actuellement, il est toujours soigné et est toujours interné sur le plan psychiatrique", a précisé Abdelkrim Grini. À la demande du parquet, l'homme devrait être à nouveau placé en garde à vue lorsque son état de santé le permettra.

Les forces de l'ordre ont quant à elles dû rester au domicile de l'homme pendant 48 heures, le temps nécessaire à l'opération de déminage de l'habitation. Le portail d'entrée, les accès et différentes pièces étaient piégés. Des explosifs ont ainsi été découverts dans l'escalier menant à la porte d'entrée.

Les gendarmes ont au total inspecté 25 pièges, dont 11 pouvaient être fonctionnels, et mis la main sur 56 objets explosifs. Ils ont pu constater que la conception de l'arsenal s'était améliorée en l'espace de deux ans.

Article original publié sur BFMTV.com