"Un des garçons a pleuré lorsqu'il a appris la nouvelle" quand la star du foot féminin Sam Kerr révèle s'être fait passer pour un garçon
À 29 ans, Sam Kerr est la star du football australien. Cadre au sein de sa sélection, la joueuse de Chelsea a vu son pays éliminer l’équipe de France durant la Coupe du monde féminine, ce qui permet à l’Australie de disputer les demi-finales de la compétition. Avant d’avoir ce statut dans le football, l’attaquante a fait ses gammes de manière assez inhabituelle.
"Je suis rentrée d’un match avec un nouvel œil au beurre noir"
Dans son livre "My Journey to the World Cup", l’Australienne révèle s’être fait passer pour un garçon afin d’évoluer avec l’équipe masculine chez les juniors. Une démarche surprenante qu’elle explique: "Je savais que je serais la seule fille de l’équipe, mais ça ne m’inquiétait pas du tout. Je ne voulais pas qu'ils me traitent différemment parce que j'étais une fille. Je me souviens que l'un des garçons a pleuré lorsqu'il a appris la nouvelle." Preuve de sa détermination Kerr s’était coupé les cheveux courts et a réussi à faire illusion pendant cinq à six ans.
Malgré ses efforts, l’attaquante a fini par constater qu’il lui était possible de continuer à jouer avec les garçons: "Même si j'étais très douée sur le terrain et que j'adorais jouer, les différences physiques entre les gars et moi sont devenues trop prononcées et le jeu trop brutal."
Finalement, c’est sa famille qui a décidé de mettre fin à cela après avoir vu Kerr revenir dans un état déplorable après une rencontre: "Un jour, je suis rentrée d’un match avec un nouvel œil au beurre noir et une lèvre ensanglantée. C’est à ce moment-là que mon père et mon frère m’ont dit: "Non ça n’arrivera plus."
"J’avais le cœur brisé"
Pourtant déterminée à se faire une place chez les garçons, surtout qu’il n’y avait pas encore d’équipe féminine, l’Australienne a peu à peu été mise de côté par son entraineur. Le but premier étant surtout de la protéger de ce jeu brutal: "Je me faisais tellement malmener sur le terrain que cela devenait un gros problème. Mon père et mon entraîneur m'ont fait asseoir et m'ont dit que c'était devenu beaucoup trop dangereux pour que je continue à jouer."
"Ils m'ont dit qu'ils étaient désolés, mais que je n'avais plus le droit de jouer au football. Je comprenais les raisons, mais j'avais le cœur brisé. À l'époque, il n'y avait pas d'équipe de filles dans ma région, et le fait de savoir que je ne pourrais plus jamais pratiquer un sport que j'aimais tant m'a anéantie." Auteur d’une dernière saison convaincante à Chelsea où elle a planté 12 buts, et à maintenant deux étapes de gagner la Coupe du monde dans son pays, Kerr a tout de même pu réaliser son rêve.