Gap France cesse « momentanément » la vente en ligne de vêtements

LOS ANGELES, CA - SEPTEMBER 20: A Gap retail store sign on September 20, 2022 in Los Angeles, California. Gap Inc. is set to cut about 500 corporate jobs as the clothing retailer faces cutbacks due to declining sales, as well as Kanye West ending Yeezy's partnership with Gap Inc.   Allison Dinner/Getty Images/AFP (Photo by Allison Dinner / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

ÉCONOMIE - La série noire continue pour Michel Ohayon. Alors que deux des marques phares de l’homme d’affaires bordelais, Camaïeu et Go Sport, ont respectivement été liquidées et placées en redressement judiciaire ces derniers mois, c’est au tour de Gap France de montrer des signes de faiblesse. Ce mardi 21 février, le site Internet de l’enseigne annonce en effet que les équipes sont « momentanément contraint(e)s de stopper les commandes e-commerce pour garantir une qualité de service suffisante ».

« Cela fait environ une semaine que l’activité de vente en ligne est fermée », précise à l’AFP Brayan Brandao, délégué syndical CFDT de l’enseigne, qui emploie quelque 350 personnes. Le syndicaliste a en outre confirmé une information de Capital selon laquelle l’un des magasins parisiens de l’enseigne, situé avenue des Ternes dans le 17e arrondissement de Paris, allait fermer d’ici fin mars.

Série noire pour Michel Ohayon

« Le loyer arrivait à échéance début janvier, il y a eu une réévaluation par le propriétaire qui l’a fait passer du simple au double et Gap France a décidé de se retirer car le loyer devenait trop important par rapport au chiffre d’affaires », explique Brayan Brandao. Contactée mardi matin par l’AFP, la maison mère de Gap France, Hermione People & Brands, n’était « pas en mesure de confirmer ou d’infirmer ces informations » dans l’immédiat.

L’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, qui a fait fortune dans l’immobilier avant de racheter des enseignes de distribution comme Camaïeu, Go Sport, Gap France ainsi qu’une vingtaine de magasins Galeries Lafayette hors de Paris, est dans la tourmente depuis des semaines.

Camaïeu a été brutalement liquidé en septembre, laissant quelque 2 600 salariés sur le carreau, tandis que le tribunal de commerce de Grenoble a placé en redressement judiciaire Go Sport, et que les salariés de Gap France ont exercé un droit d’alerte économique. Une véritable bérézina pour le businessman, qui a vu ses enseignes, pourtant populaires il y a encore quelques années, confrontées comme bien d’autres à une soudaine perte d’intérêt des consommateurs et à une forte hausse des charges.

« Il y a énormément d’inquiétude de la part des collaborateurs »

Hermione Retail, l’entité dans laquelle sont regroupés une vingtaine de magasins Galeries Lafayette de régions contrôlés par Michel Ohayon, a demandé en fin de semaine précédente son placement en procédure de sauvegarde. Une procédure qui s’adresse aux entreprises dont la trésorerie n’est plus suffisante pour régler leurs dettes mais qui ne sont pas encore en cessation de paiements.

Même la Financière immobilière bordelaise (FIB), holding de tête de Michel Ohayon avec laquelle il a bâti son empire commercial et immobilier, qui inclut plusieurs palaces hôteliers, dont le Grand Hôtel de Bordeaux, a été placée en redressement judiciaire.

« Il y a énormément d’inquiétude de la part des collaborateurs », a commenté auprès de l’AFP Brayan Brandao, de Gap France, qui rappelle que le destin de cette enseigne est « lié à Go Sport », le distributeur sportif ayant racheté Gap France. Les éventuels repreneurs de Go Sport ou de Gap France ont jusqu’au 10 mars pour faire part de leur intérêt.

À voir également sur Le HuffPost :

Lire aussi