Qui sont ces gangs de pilleurs de l’aide humanitaire qui sévissent à Gaza ?

Dans la région de Rafah, à l’extrême-sud de la bande de Gaza, Fatima rentre bredouille au centre d’hébergement où elle a trouvé refuge avec sa famille après avoir été déplacée par la guerre. Le camion transportant de l’aide humanitaire qu’elle attendait “a été arrêté par un groupe de jeunes hommes armés de bâtons et de pierres qui ont rapidement pillé son contenu”, raconte une enquête du quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid.

“Ces voleurs sont prompts à tout prendre en quelques minutes, avant de vendre ces denrées aux commerçants qui, à leur tour, les revendent sur les marchés à des prix très élevés”, poursuit son fils Mahmoud.

Depuis le mois de février, environ quatre-vingt pillages de ce type ont été comptabilisés dans le sud et le centre de l’enclave.

Mode opératoire rodé

Comment opèrent ces groupes ? Ils s’efforcent d’abord d’arrêter les camions. Pour cela, “ils placent sur leur route tout ce qui peut gêner leur circulation puis leur lancent des projectiles, obligeant les conducteurs à s’arrêter”.

Après avoir pris possession du chargement, ces voleurs, qui agissent pour la plupart “cagoulés et armés de pierres et de bâtons”, transportent ensuite leur butin “par moto tuk-tuk” avant d’être revendu ou utilisé à des fins personnels pour parer au manque de nourriture.

D’après Al-Araby Al-Jadeed, ces groupes, dont les membres se comptent par dizaines, opèrent à trois endroits : aux abords du poste-frontière de Rafah, la seule porte d’entrée de l’aide humanitaire acheminée par voie terrestre, le long du “corridor de Philadelphie”, un axe qui longe la frontière entre Gaza et l’Égypte, ainsi qu’entre Rafah et la route Salah ed-Dine, l’axe principal de l’enclave qu’elle traverse du sud au nord.

Situation à Gaza au 3 mars 2024.. SOURCES : INSTITUTE FOR THE STUDY OF WAR, UNOSAT
Situation à Gaza au 3 mars 2024.. SOURCES : INSTITUTE FOR THE STUDY OF WAR, UNOSAT

D’autres groupes similaires seraient également présents dans le nord de Gaza, où résident des dizaines de milliers de personnes menacées de famine.

Comités de protection populaire

D’après un de ces pilleurs interrogés par le journal panarabe, l’absence de la police pour protéger ces convois les aide bien. Le quotidien explique que de nombreux policiers ont été tués par les bombardements israéliens. C’est surtout en raison de l’insécurité et au chaos qui règne que plusieurs organisations humanitaires ont suspendu leurs opérations.

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