Game of Throne en Arabie Saoudite

Le roi Salmane et le prince Mohammed Ben Nayef à Ryad le 26 mars 2015.

Le nouveau roi Salmane vient de nommer des princes héritiers issus de son clan, chamboulant ainsi le traditionnel ordre de succession du régime, menacé par l’Iran et les jihadistes.

La parenthèse du vieux souverain Abdallah est bel et bien terminée. Place désormais aux jeunes faucons, même s’ils sont sous la coupe de son successeur, le roi Salmane, à peine moins âgé (79 ans), à peine en meilleure santé que le défunt monarque. Mais capable de prendre des décisions fondamentales pour l’avenir du royaume saoudien : en écartant l’héritier du trône, le prince Moqren ben Abdelaziz, pour le remplacer par l’un de ses neveux et en promouvant l’un de ses fils, le nouveau souverain a clairement bouleversé le jeu des clans au pouvoir. Plus qu’une révolution de palais, ce changement de générations apparaît comme historique.

Les hommes forts du royaume sont désormais le nouveau prince héritier, Mohammed ben Nayef, 55 ans, neveu du roi, désigné aussi vice-Premier ministre et qui conserve ses fonctions de ministre de l’Intérieur, et le prince Mohammed ben Salmane, âgé d’une trentaine d’années, déjà ministre de la Défense et président du Conseil économique et de développement, qui vient en plus d’être nommé futur prince héritier, ce qui en fait le deuxième dans l’ordre de succession.

Alliance informelle. C’est une percée sans précédent de la deuxième génération de la dynastie des Al-Saoud qui permet un rajeunissement au sommet d’une monarchie qui, sous Abdallah, apparaissait sclérosée et usée par l’exercice du pouvoir. Ce n’est sans doute pas un hasard si ce vaste remaniement intervient alors que le royaume est confronté à trois défis : la guerre au Yémen, la montée en puissance de l’Iran dans la région et la menace jihadiste incarnée à la fois par Al-Qaeda dans la péninsule Arabique (AQPA) et par l’Etat islamique. Tant Mohammed ben Nayef que Mohammed ben Salmane occupent des fonctions - l’Intérieur et la Défense - qui les placent en première ligne face aux menaces intérieures et (...)

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