Gambie: Jammeh accuse la Cédéao de lui déclarer la guerre

BANJUL (Reuters) - Le président gambien Yahya Jammeh a accusé dans son discours de nouvel an la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest de lui déclarer la guerre après la décision de la Cédéao de placer des forces militaires en état d'alerte dans le cas où il refuserait de quitter le pouvoir à la fin de son mandat le 19 janvier. Jammeh, qui dit vouloir rester au pouvoir en dépit de sa défaite lors de l'élection présidentielle du 1er décembre, remportée par son rival Adama Barrow, a aussi promis de défendre la Gambie contre toute agression extérieure, dans cette allocution diffusée par la télévision publique. Le président sortant avait initialement reconnu sa défaite avant de la contester quelques jours plus tard. Marcel de Souza, le président de la commission de la Cédéao, a annoncé la semaine dernière avoir placé des troupes en état d'alerte. [nL5N1EI1OM] Dans son discours, Jammeh a critiqué la volonté de la Cédéao "de faire appliquer les résultats de l'élection présidentielle du 1er décembre 2016 par tous les moyens possibles", reconnaissant ainsi implicitement que ces résultats lui étaient défavorables. "Il s'agit de fait d'une déclaration de guerre et d'une insulte à notre constitution", a-t-il dit. "Qu'il soit bien clair que nous sommes prêts à défendre ce pays contre toute agression (...) Mon gouvernement ne choisira jamais une telle confrontation mais la défense de notre souveraineté est un devoir sacré pour tous les Gambiens patriotes." Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a accepté une mission de médiation de la Cédéao dans le but d'offrir à Jammeh "une sortie honorable" mais pour Yahya Jammeh, l'organisation ne peut plus jouer ce rôle. (Lamin Jahateh et Tim Cocks; Marc Angrand pour le service français)