Gabriel Attal veut envoyer les jeunes « à la dérive » en internat, voici ce que l’on sait de ce dispositif

Gabriel Attal et Éric Dupond-Moretti à l’hôtel Beauvau du ministère de l’Intérieur à Paris, le 1er mars 2023.
CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP Gabriel Attal et Éric Dupond-Moretti à l’hôtel Beauvau du ministère de l’Intérieur à Paris, le 1er mars 2023.

ÉCOLE - Proposer aux parents dont l’enfant « commence à avoir de mauvaises fréquentations » qu’il soit envoyé en internat, loin de son quartier, pour « retrouver un cadre » plutôt que « de sombrer dans la spirale de la délinquance et parfois du crime ». C’est l’une des propositions de Gabriel Attal contre la violence des mineurs énoncées ce jeudi 18 avril lors d’un discours à Viry-Châtillon (Essonne) et qui doivent déboucher sur l’adoption de mesures d’ici deux mois.

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Les contours de cette proposition devraient être précisés lundi 22 avril quand le Premier ministre se rendra à Nice pour visiter l’un des établissements qui participent à une expérimentation déjà en cours de cet envoi en internat. « Nous les mettons d’ores et déjà en place. Je visiterai le premier d’entre eux lundi à Nice avec Éric Dupond-Moretti », a-t-il annoncé dans son discours.

L’envoi de jeunes « à la dérive » en internat avait déjà été évoqué dans la déclaration de politique générale de Gabriel Attal fin janvier. Avant d’être précisé ce jeudi 18 avril. « Il y a dans notre pays des dizaines de milliers de places en internat qui sont désespérément vides, a souligné le Premier ministre. J’y vois une opportunité. Une opportunité pour couper rapidement et efficacement un jeune de ses mauvaises fréquentations. »

« Pas uniquement un objet répressif »

Et de développer : « Mon idée est simple : avant qu’un jeune ne tombe vraiment dans la délinquance, lorsque l’on s’aperçoit qu’il commence à avoir de mauvaises fréquentations, à traîner dans la rue, nous proposerons aux parents que leur enfant soit envoyé en internat, loin de son quartier et de ceux qui le poussaient à plonger. »

Quant aux détails de cette mesure, comme son éventuel caractère obligatoire, ils restent à définir. L’envoi d’un adolescent en internat s’inscrira « dans le cadre d’une concertation avec les familles et tous les acteurs », a précisé Matignon.

« L’internat ne doit pas être uniquement vu comme un objet répressif (...) C’est une chance pour le jeune de sortir d’un milieu familial, un contexte social et d’avoir de meilleures chances de réussir. Comme ce qui est fait par exemple dans les internats d’excellence. C’est une manière de le faire rebondir et de l’aider à réussir », a pointé le cabinet du Premier ministre.

Pendant les vacances ou toute l’année

L’envoi de jeunes en internat pourra se faire selon « au moins deux formules » : pendant les vacances ou durant toute l’année scolaire. « Une formule où, pendant les vacances, des internats sont ouverts pour que des jeunes soient soustraits à leur environnement et encadrés, d’un point de vue pédagogique et valeurs de la République, a précisé Matignon. C’est cette option-là qui sera testée dès lundi. »

La deuxième formule, à l’année, consistera à « permettre à des jeunes d’aller dans des internats, des établissements loin de chez eux pour intégrer une scolarité normale ». Elle sera réservée à « des jeunes dont on voit que l’environnement commence à devenir problématique. Sans notion de violence, mais justement pour éviter ce glissement, ce décrochage vers la violence ou vers une remise en cause plus profonde de l’autorité. »

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