Gabriel Attal veut débattre sur l’agriculture avec Marine Le Pen, qui refuse et le renvoie à Jordan Bardella
POLITIQUE - Demande refusée. À quelques jours de l’ouverture d’un Salon de l’agriculture sous haute tension, Gabriel Attal s’est dit « prêt » à un « débat » avec Marine Le Pen sur l’agriculture. La numéro 1 du Rassemblement national a aussitôt décliné la proposition.
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« Si le RN veut transformer les champs en un terrain politique, alors je suis prêt à un débat sur l’agriculture avec Marine Le Pen », a lancé le Premier ministre dans un article du Figaro mis en ligne ce mardi 20 février dans la soirée, à la veille d’une conférence de presse qu’il doit tenir sur la crise agricole.
« On ne l’entend pas beaucoup (Marine Le Pen), sûrement parce qu’elle n’est pas à l’aise avec le bilan de son parti au Parlement européen. C’est trop facile de ne rien dire », estime-t-il. Pour le RN, « les agriculteurs sont de la chair à canon électorale. Ils montent sur des tracteurs et formulent beaucoup de propos d’estrade mais derrière on ne trouve ni bilan, ni cohérence », ajoute le chef du gouvernement.
Peu de temps après la proposition de débat formulée par Gabriel Attal, Marine Le Pen lui a répondu via un message publié sur X, le renvoyant à Jordan Bardella : « le Premier ministre cherche à brûler les étapes mais en pleine campagne européenne, l’arme anti-Bardella devrait surtout accepter le débat que lui a proposé notre tête de liste et président du Rassemblement national. »
Le Premier ministre cherche à brûler les étapes mais en pleine campagne européenne « l’arme anti-Bardella » devrait surtout accepter le débat que lui a proposé notre tête de liste et président du Rassemblement National : @J_Bardella. https://t.co/ht0M4kKX5Y
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) February 20, 2024
Le 16 janvier, le président du RN Jordan Bardella avait dit « souhaiter » un débat avec Gabriel Attal dans le cadre de la campagne pour les élections européennes prévues en juin. « Si le président de la République a choisi de confier à Gabriel Attal non seulement la charge de conduire la politique de la nation mais aussi de s’engager dans la campagne des élections européennes, moi je souhaite évidemment pouvoir débattre avec Gabriel Attal de la vie chère, de la question de l’immigration qui sont les deux grands enjeux de ces élections européennes », avait-il déclaré dans la matinale de TF1.
"Je souhaite bien évidemment pouvoir débattre avec Gabriel Attal", Jordan Bardella, président du Rassemblement national
#BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/eI3ij9riNC— TF1Info (@TF1Info) January 16, 2024
Jordan Bardella insiste, réponse cinglante de Matignon
Il en a remis une couche ce mardi soir, dans un message publié sur X, provoquant le Premier ministre : « Les Européennes doivent être un grand moment de démocratie, permettant de débattre des défis auquel le pays fait face. C’est ce qu’attendent les Français. Je suis donc prêt à débattre avec Gabriel Attal. Lui refuse. Pourquoi jouer l’esquive ? »
Les #Européennes2024 doivent être un grand moment de démocratie, permettant de débattre des défis auquel le pays fait face. C’est ce qu’attendent les Français.
Je suis donc prêt à débattre avec Gabriel Attal. Lui refuse. Pourquoi jouer l’esquive ? https://t.co/rUCpWwxr7Z— Jordan Bardella (@J_Bardella) February 20, 2024
Réponse cinglante de Matignon au président du RN : le Premier ministre n’étant pas tête de liste, il n’y a « aucune raison qu’il débatte avec Jordan Bardella ».
« En cinq ans de Parlement européen, le bilan de Jordan Bardella (président du RN) sur l’agriculture c’est zéro : 0 rapport et 0 résolution sur le sujet. C’est 0 action mais 100 % girouette puisque le RN a voté contre la PAC (politique agricole commune) en 2019, pour en 2021, et maintenant est de nouveau contre », accuse par ailleurs Gabriel Attal dans l’article du Figaro publié ce mardi soir.
Marine Le Pen « n’était même pas dans l’hémicycle quand la loi Egalim (censée garantir une rémunération décente aux agriculteurs, ndlr) a été votée et ses députés ont voté contre. Quand on a fait la loi sur l’assurance-récolte, la seule députée RN présente dans l’hémicycle ne l’a pas votée », selon lui.
Mais pour le chef du gouvernement, le Salon de l’agriculture qui se tient porte de Versailles à Paris du 24 février au 3 mars, « est avant tout un moment de fierté pour nos agriculteurs et un moment populaire et familial, de rencontres et de partage », il « ne peut pas être l’otage de joutes politiques, ce n’est pas le lieu pour mener la campagne des élections européennes ».
Gabriel Attal, qui devrait visiter le salon mardi prochain, entend « être dans un échange franc, concret et sans tabou avec (les) agriculteurs ».
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