Gabriel Attal tend la main aux oppositions lors de son discours de politique générale à l’Assemblée
POLITIQUE - Pour que cessent « les querelles de principes ». Très attendu ce mardi 30 janvier, le grand oral du nouveau Premier ministre Gabriel Attal pour son discours de politique général a été inauguré par une motion de censure portée par la gauche, qui s’estime lésée en l’absence de vote de confiance soumis aux députés.
Gabriel Attal fait une déclaration de politique générale de droite, la gauche ne le rate pas
Cette première motion de censure de l’ère Attal à Matignon a donc inspiré une réponse d’ouverture au chef de l’exécutif. Lors de son discours, Gabriel Attal s’est adressé aux oppositions de tous bords en affirmant que « (sa) porte sera toujours ouverte » et qu’il ne « renoncera jamais à dialoguer » avec elles, malgré des désaccords certains.
« À travers vous, mesdames et messieurs les députés des oppositions, ce sont les voix de millions de Français qui s’expriment (...) C’est aussi cela, la méthode que je veux pour mon gouvernement : respecter les Français, respecter les oppositions, respecter notre Parlement », a-t-il annoncé au pupitre de l’Assemblée nationale.
Pour le Premier ministre, l’objectif est aussi de cesser les « querelles de principes » qui paralysent l’hémicycle, faute de majorité absolue pour le camp présidentiel. Il a donc insisté sur l’importance du dialogue tout en reconnaissant que cette absence de majorité était un « message clair exprimé par les Français ».
« Depuis 2022, depuis 18 mois, sur bien des textes nous y sommes parvenus et aujourd’hui je le dis à la majorité comme à l’opposition, nous avons la France en partage », a souligné le plus jeune locataire de Matignon, avant d’affirmer que les députés partageaient un « devoir commun de transcender les clivages, les désaccords, et les divisions pour œuvrer au service des Français ».
« Discours le plus réactionnaire »
Malgré cette tentative, une grande partie du discours de Gabriel Attal pour donner le cap de son mandat a été perturbée par les différents partis d’opposition, qui n’ont pas manqué de provoquer un brouhaha général pour répondre et couvrir les paroles du Premier ministre.
Ce qui a d’ailleurs conduit la Présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet à intervenir à plusieurs reprises. Gabriel Attal s’est lui-même permis d’ajouter qu’il ne comptait pas interrompre son discours, malgré les nombreux efforts pour couvrir sa voix.
Cette main tendue n’a par ailleurs pas vraiment convaincu Jean-Luc Mélenchon. Bien qu’il ne soit plus député, le leader naturel de la France insoumise n’a pas attendu la fin du discours pour exprimer son dégoût face au cap proposé par Gabriel Attal. Dans un tweet, l’ancien candidat à la présidentielle a évoqué « le discours le plus réactionnaire depuis un siècle ».
Attal est très mécontent car le peuple refuse d'admettre qu'il vit au paradis. Il punit durement les ingrats : suppression du SMIC, travail gratuit obligatoire pour le RSA etc... Le discours le plus réactionnaire depuis un siècle.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 30, 2024
Gabriel Attal s’est également attiré les foudres de l’extrême droite en pointant du doigt le Rassemblement national de Marine Le Pen. « Qui étaient les premiers partisans en France du Brexit ? Qui a baptisé dans les villes qu’il dirige des rues ’rue du Brexit’, qui s’est affiché ouvertement avec le leader du camp du Brexit ? C’est le Rassemblement national », a pointé Gabriel Attal avant d’être invectivé par les députés RN.
Sur le fond, comme sur la forme, cette volonté d’effort ne devrait pas suffire en l’état pour faciliter le dialogue entre le parti présidentiel et les oppositions au Palais Bourbon.
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