Gabriel Attal résiste à sa première motion de censure à l’Assemblée nationale, le texte de la gauche rejeté

Gabriel Attal résiste à sa première motion de censure à l’Assemblée nationale, le texte de la gauche rejeté.
EMMANUEL DUNAND / AFP Gabriel Attal résiste à sa première motion de censure à l’Assemblée nationale, le texte de la gauche rejeté.

POLITIQUE - L’équipe a changé, mais pas le résultat du match. La première motion déposée par la gauche pour censurer le gouvernement de Gabriel Attal a été rejetée par l’Assemblée nationale ce lundi 5 février. (124 voix pour, sur les 289 nécessaires.)

Ce n’est pas une surprise. Les voix du Rassemblement national, mais également celles des Républicains – comme depuis l’installation d’une majorité relative en 2022 –, ont manqué aux groupes communistes, insoumis, socialistes et écologistes pour faire tomber le gouvernement. Ces derniers voulaient sanctionner le refus du Premier ministre de se soumettre à un vote de confiance au Parlement.

« Vous venez d’arriver, et pourtant il est déjà temps de partir, car nous savons que vous ne nettoierez pas ce que vous aurez sali, que vous ne réparerez pas ce que vous aurez cassé », a notamment fustigé le président du groupe socialiste Boris Vallaud à la tribune, dans le sillage de ses collègues de gauche, offensifs pour pilonner la feuille de route de Gabriel Attal. En vain.

L’opposition s’en donne à cœur joie

À travers leur motion de censure, les quatre groupes de la Nupes ont accusé Gabriel Attal de vouloir faire « la guerre aux pauvres », avec ses annonces sur la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (remplacée par le RSA) pour les chômeurs en fin de droit ou la promesse d’assouplissement de la loi SRU sur les logements sociaux. La gauche (150 députés environ) n’a toutefois pas fait le plein.

Plus globalement, l’opposition s’est relayée toute la matinée, face à un hémicycle très clairsemé, pour fustiger les orientations du nouveau Premier ministre. Après la gauche, le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy s’est par exemple livré à une longue anaphore, accusant tour à tour le gouvernement d’avoir « cassé » l’agriculture française, l’identité du pays, l’éducation nationale, pour mieux promettre de la « réparer » une fois au pouvoir.

Une référence à la phrase de Gabriel Attal à l’attention des jeunes délinquants – « tu casses, tu répares » – lors de sa déclaration de politique générale, particulièrement reprise ce lundi matin à l’Assemblée nationale. Manuel Bompard a ouvert le bal en présentant la motion au nom de ses collègues, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessous.

En réponse à l’opposition, le locataire de Matignon a dénoncé une « motion de censure préventive », déposée avant même sa déclaration de politique générale, « pied de nez à toute tentative de dialogue. » C’est un nouveau cap franchi pour lui. Le Premier ministre doit maintenant s’envoler pour Berlin, où il rencontrera le chancelier Olaf Scholz, avant de terminer la composition de son gouvernement.

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