Gabriel Attal répond seul aux questions au gouvernement et ne convainc pas les députés

POLITIQUE - Les « QAG » vont-elles devenir les « QPM » ou les « QAGA » ? Gabriel Attal s’est prêté, ce mercredi 3 avril, au test d’une nouvelle formule pour les traditionnelles questions au gouvernement. Exit tous les ministres au banc, seul le chef du gouvernement a répondu aux députés durant 45 minutes. Cette expérimentation de cinq semaines a encore beaucoup de députés à convaincre car ce numéro un est, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, loin d’avoir fait l’unanimité.

Assemblée : Gabriel Attal va confirmer sa stratégie de l’omniprésence avec les « QAG » nouvelle formule

Les députés de la Nupes s’étaient opposés à ce test et ceux rencontrés lors de ce premier essai continuent d’y être défavorables. « Déjà que le Premier ministre est le collaborateur du président, mais alors ça veut dire quoi pour les ministres ? » s’est interrogé le communiste Sébastien Jumel. « Ce sont des sous-sous secrétaires d’État en charge de la pluie et du beau temps ? » a raillé le député qui y voit « un rabaissement à tous les niveaux des responsabilités institutionnelles » .

« Je me demande si cela ne va pas faire “pschit” »

De l’autre côté de l’échiquier, on considère que cela donne « plus de poids » aux réponses et engagements apportés. « Ce n’est pas un sous-secrétaire d’État aux choux farcis qui répond, c’est le Premier ministre », a considéré l’élu LR Pierre-Henri Dumont. Plus à droite encore, Sébastien Chenu aussi trouve que l’idée est bonne. À condition, ajoute le député RN, que le « Premier ministre réponde précisément aux questions ».

Le président du groupe Liot à l’Assemblée voulait donner sa chance à cet essai mais en est sorti déçu. « Je me demande si cela ne va pas faire “pschit” », a déclaré Bertrand Pancher. Il a regretté des réponses trop « générales et politiques » qui donnent lieu à une « partie de ping-pong avec l’extrême droite et l’extrême gauche ».

Le Président du groupe Renaissance Sylvain Maillard semblait quant à lui satisfait à l’issue de la séance. « C’était un bon exercice » a-t-il lancé sans vouloir commenter davantage. Un enthousiasme bien éloigné de son collègue Erwan Balanant. « Les politiques publiques ne sont pas menées par un seul homme », a rappelé l’élu MoDem. « Notre démocratie est déjà trop concentrée et cette formule y participe encore plus », a-t-il considéré. L’Assemblée nationale doit tester cette formule jusqu’à fin mai afin de voir si elle souhaite définitivement l’adopter.

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