Gabriel Attal : l’antidote de Macron pour contrer le RN fonctionnera-t-il ?

“Attal a beau avoir la jeunesse pour lui, il lui manque le temps.” C’est avec cette élégante formule que The Spectator conclut son article sur la désignation de Gabriel Attal à Matignon. L’ancien ministre de l’Éducation a été nommé ce mardi 9 janvier au poste de Premier ministre, et selon l’hebdomadaire britannique, la mission (périlleuse) qui lui a été confiée se résume en trois mots “arrêter Le Pen”.

Car à quelques mois des élections européennes du printemps 2024, le Rassemblement national (RN) caracole en tête des intentions de vote des Français. Ainsi, pour déloger le parti d’extrême droite de son confortable fauteuil de leader, Emmanuel Macron a misé sur “un changement générationnel”, avance El País.

À 34 ans, Attal sera en effet le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la cinquième République, mais de l’avis du quotidien espagnol, son âge sera surtout un atout au vu de l’adversaire qu’il devra affronter, à savoir : Jordan Bardella. “À 28 ans, il est l’autre étoile montante de la politique française”, note à son sujet le journal madrilène, qui rappelle que le président du RN sera le chef de file de son parti au scrutin de juin.

“La jeunesse de Gabriel Attal, ses punchlines et son bagout sont surtout jugés utiles pour tenter de contrer une ascension plus fulgurante encore : celle de Jordan Bardella”, confirme de son côté le quotidien belge Le Soir, tandis que le journal italien La Repubblica estime “qu’en qualité de nouveau chef de la majorité, il devra défier Bardella pour éviter une humiliante défaite dans le vote de ce printemps”.

L’adversaire de Gabriel Attal est donc tout désigné, mais pour autant, la presse internationale semble globalement douter que l’ancien ministre de l’Éducation sera en mesure d’enrayer l’avancée du RN. Ceci, car pour le journal de Bruxelles, Attal devra composer avec la recherche d’une majorité parlementaire stable, et sur ce point, “on voit mal comment le nouveau Premier ministre, malgré ses talents et son ambition flamboyante, pourrait embarquer une partie de la droite de gouvernement pour faire passer plus facilement les réformes”.

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