Gabriel Attal fait une déclaration de politique générale de droite, la gauche ne le rate pas

Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, le 30 janvier 2024.
EMMANUEL DUNAND / AFP Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, le 30 janvier 2024.

POLITIQUE - Gabriel Attal poursuit sur sa lancée, fort de nouveaux ministres venus directement de LR ou de l’ancienne UMP. Ce mardi 30 janvier, le chef du gouvernement a confirmé, à l’occasion de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le virage à droite pris par l’exécutif, au point d’être comparé à Margaret Thatcher (ancienne Première ministre britannique libérale) par les élus de gauche.

Attribution aux maires de la compétence sur les logements sociaux, généralisation du conditionnement du RSA à des heures d’activité à partir de 2025, suppression de l’allocation spécifique de solidarité accordés dans certaines conditions aux chômeurs en fin de droits… « On attendait Gabriel Attal, on reçoit Margaret Thatcher », grince ainsi le député LFI Hadrien Clouet quand le fondateur du mouvement Jean-Luc Mélenchon épingle « le discours le plus réactionnaire depuis un siècle ». Soit exactement les mêmes termes que la présidente du groupe à l’Assemblée Mathilde Panot pour qui Gabriel Attal a livré un discours de « politique de souffrance générale ».

« Banalement libéral », « si vieux »

Depuis le Sénat, où la déclaration de politique générale était lue en simultanée par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, Rachid Temal, sénateur socialiste du Val-d’Oise a fustigé une politique « banalement libérale ». « En fait cela me rappelle mes cours d’économie autour des thèses d’Adam Smith et Milton Friedman », économistes du libéralisme, écrit le socialiste.

Même son de cloche chez le secrétaire national du PCF Fabien Roussel qui, face à un discours « très très à droite » de « Gabriel Thatcher » (sic) s’inquiète d’annonces « qui risque de ’tiersmondiser’ la France », déclare-t-il au micro de BFMTV.

L’écologiste Sandrine Rousseau s’est elle émue d’un discours « qui fait peur ». La numéro 1 du parti Marine Tondelier y voit la fin du « en même temps » au profit de « la droite punitive » quand la tête de liste pour les européennes Marie Toussaint dénonce « une chasse aux pauvres et à l’écologie. »

Ailleurs à gauche, d’autres ont déploré d’entendre « un discours si vieux » dans la bouche d’un « Premier ministre si jeune », selon les mots de l’Insoumis Alexis Corbière.

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