Gabriel Attal estime que la laïcité à l'école est "plus que jamais menacée"
À deux jours de l'anniversaire des 20 ans de la loi de 2004 contre le port de tenues ou de signes religieux ostentatoires à l'école, le Premier ministre a notamment rappelé que la laïcité avait aussi ses défenseurs.
La laïcité est "aujourd'hui plus que jamais menacée" à l'école, a estimé ce mercredi 13 mars dans un entretien à l'AFP Gabriel Attal, qui promet la mise en place de "cellules d'appui pédagogiques" pour aider les professeurs confrontés à des "résistances, voire des contestations" de leurs enseignements.
La laïcité "a aussi ses défenseurs"
"La laïcité est menacée. Elle l'est probablement aujourd'hui plus que jamais. Elle a ses ennemis, ils sont politiques, religieux. Mais elle a aussi ses défenseurs: nos professeurs, nos fonctionnaires, nos forces de l'ordre", a déclaré le Premier ministre, à deux jours de l'anniversaire des 20 ans de la loi de 2004 contre le port de tenues ou de signes religieux ostentatoires à l'école.
"Ce qui m'inquiète le plus aujourd'hui, c'est qu'on assiste à une augmentation du nombre de signalements pour contestation d'enseignement. J'y vois à la fois le signe que les ennemis de la laïcité sont toujours présents et cherchent à infiltrer l'école et à l'affaiblir", mais aussi "le signe qu'une parole se libère" chez les enseignants, a ajouté le chef du gouvernement.
Contre ce phénomène, il promet la mise en place de "cellules d'appui pédagogique" pour les enseignants qui le souhaitent, "joignables directement par les professeurs qui appréhendent une séquence d'enseignement, qui font face à des résistances, voire des contestations de leurs enseignements".
Il s'agira "d'un contact au niveau du rectorat qui puisse leur proposer trois grandes solutions: un accompagnement pédagogique avec des professeurs référents qui peuvent leur donner des conseils pour aborder certaines séquences du programme; une présence physique d'un personnel non enseignant au sein de la classe; ou la présence physique d'un personnel formé, faisant partie par exemple des équipes académiques 'valeurs de la République'".
Gabriel Attal, qui a interdit, quand il était ministre de l'Éducation nationale, le port de l'abaya et le qami, des tenues musulmanes, se félicite "qu'aujourd'hui, les signalements pour port de signes et de tenues religieuses sont au plus bas". "C'est une victoire sans précédent pour la laïcité depuis 2004", a-t-il dit.