Gabon : « Ces officiers sont sans doute aussi pourris qu’Ali Bongo »

Le Comité pour la transition et la restauration des Institutions lisant un communiqué à la télévision gabonaise le 30 août.  - Credit:- / Gabon 24 / AFP
Le Comité pour la transition et la restauration des Institutions lisant un communiqué à la télévision gabonaise le 30 août. - Credit:- / Gabon 24 / AFP

Au lendemain du coup d'État au Gabon, juste après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo pour un troisième mandat, de nombreuses questions se posent. Nommé mercredi président de la transition, le chef de la garde républicaine, le général Brice Oligui Nguema, un cousin du chef de l'État, n'en a par exemple pas précisé la durée.

Ainsi, si le pouvoir semble avoir changé de main, il est moins sûr que le système clanique mis en place dans ce petit et riche pays d'Afrique centrale par Omar Bongo, et poursuivi par son fils Ali, change lui aussi. Qu'attendre de cette transition annoncée, à la suite du huitième coup d'État réussi en Afrique en moins de cinq ans ?

Le Point a posé la question à Roland Marchal, chercheur sur l'économie et les conflits dans l'Afrique subsaharienne à Sciences Po Paris.

Le Point : La dynastie Bongo semble être tombée, mais peut-on s'attendre à un réel changement de système dans le pays, alors que le putschiste est un cousin d'Ali Bongo et un proche du régime ?

Roland Marchal : Il est clair que ce sont des gens proches du pouvoir qui ont fait le coup. S'ils ont envoyé un certain nombre de messages subliminaux plutôt positifs, montrant une volonté de libéralisation, comme le rétablissement d'Internet et de la diffusion des médias étrangers, notamment français, américains et allemands, je ne suis pas très optimiste. Il est curieux qu'aucune démarche n'ait été faite envers les opposants.

Dans son discours d'hier, qui était, comme au Niger, de bri [...] Lire la suite