Gabon : fin de règne pour les Bongo

Le dernier dinosaure d’Afrique vient de mourir, même s’il avait officiellement disparu en 2009. Car, ne nous y trompons pas, c’est la fin du régime d’Omar Bongo que ­sanctionne le coup d’État survenu au Gabon le 30 août.

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Certes, avec son fils Ali des prolongations ont été jouées pendant treize ans, par le biais d’élections contestées. C’est beaucoup mais bien peu par rapport aux ­quarante-deux ans de présence du père au pouvoir. On ne peut s’empêcher de voir dans les événements actuels au Gabon la fin d’une histoire, la nôtre, car le destin du clan Bongo est indissolublement lié à celui de la France.

Omar Bongo, jeune employé des PTT, passé par l’armée

Qu’on en juge : Omar Bongo, jeune employé des PTT, passé par l’armée (et les services secrets ­français), est choisi dès 1962 par le premier président issu de ­l’indépendance, Léon Mba, pour devenir son ­directeur de cabinet. Le jeune Bongo se prénomme alors Albert-­Bernard. Il est originaire d’un petit village du Haut-Ogooué. Sa famille compte onze frères et sœurs. Comme Bonaparte, il saura se souvenir d’eux…

L’ancienne colonie forestière, noyée dans la vaste Afrique équatoriale française, compte bien peu de ­personnes instruites. Ce n’est pas l’une des moindres fautes de la présence coloniale que d’avoir négligé la formation de cadres. Cette carence, jointe au choix fait de ­décoloniser les possessions françaises...


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