Gabon : débrancher Internet, le réflexe de l'autocrate

Une affiche de campagne d'Ali Bongo, à Libreville, le 26 août.

Le réseau a été coupé pendant cinq jours après l'annonce des résultats de la présidentielle, officiellement remportée de justesse par Ali Bongo.

Après cinq jours de coupure totale d’Internet, les premiers e-mails ont recommencé à circuler ce lundi matin au Gabon. L’accès au Web a été rétabli, mais les réseaux sociaux sont toujours inaccessibles. La proclamation des résultats de l’élection présidentielle, mercredi, donnant Ali Bongo vainqueur, avait déclenché des émeutes dans plusieurs villes. Le régime s’est alors empressé de débrancher le pays. C’est devenu une méthode classique des régimes aux tendances autoritaires, parfois même employée de façon préventive : au Congo-Brazzaville voisin, en mars, toutes les communications avaient été coupées durant le week-end électoral qui a vu Denis Sassou-Nguesso rempiler pour un troisième mandat. Même chose au Tchad d’Idriss Déby le mois suivant.

Techniquement, il n’est pas bien difficile, pour ces pays, d’appuyer sur le bouton off. «Le critère, c’est le nombre d’opérateurs qui ont une connectivité internationale, c’est-à-dire qui sont reliés à un câble sous-marin, explique Stéphane Bortzmeyer, ingénieur réseau. Pour des raisons financières, mais aussi parfois géopolitiques, les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale n’en ont souvent qu’un. Il suffit alors au gouvernement d’exiger de cet opérateur qu’il ferme le robinet. Ce n’est même pas une opération physique, il suffit d’une commande logicielle.»

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«Prévenir les dérapages»

Au Gabon, le seul opérateur de cette envergure est l’historique Gabon Télécom. Depuis sa privatisation, en 2007, l’entreprise est détenue à 51% par Maroc Télécom et à 49% par l’Etat gabonais. Les autres fournisseurs d’accès dépendent d’elle pour se brancher sur le réseau mondial. En 2012, les experts de Dyn Research avaient listé plus de 130 pays où les risques de déconnexion étaient «significatifs» ou «sévères». Le Gabon est placé dans la première (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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